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Les vampires : entre peur, rires et désir au cinéma

by Sara
France

Les vampires sont des figures fascinantes qui oscillent entre l’effroi, l’humour et le désir au cinéma. Pour mieux comprendre cette dualité, nous avons rencontré Arnaud Esquerre, sociologue et auteur de l’ouvrage *Ainsi se meuvent les vampires*.

Pourquoi s’intéresser aux vampires ?

Arnaud Esquerre explique que les sociologues sont souvent perçus comme se concentrant sur des groupes sociaux contemporains, laissant les créatures fantastiques aux littérateurs et anthropologues. Pourtant, il est possible d’explorer les vampires sous un angle sociologique. Son intérêt pour ces êtres vient de leur lien avec divers thèmes comme le rapport aux restes humains et les pratiques funéraires, ainsi que la censure cinématographique.

La définition des vampires

Selon Esquerre, bien que le sens du mot vampire ait évolué au fil des siècles, la relation entre le vampire et sa victime reste centrale. Contrairement aux fantômes, qui peuvent hanter sans prélever d’énergie vitale, les vampires établissent une connexion asymétrique où l’un est toujours en position de force vis-à-vis de l’autre.

Origines de la figure vampirique

Le terme « vampire » émerge au XVIIIe siècle dans l’empire des Habsbourg, non pas dans la littérature, mais dans des documents tels que des enquêtes médicales et des rapports militaires. Ces récits parlent de morts qui effraient les vivants, provoquant moquerie chez des philosophes comme Voltaire. Cette période est marquée par des réflexions sur la gestion des cimetières et la définition de la mort.

Évolution des représentations

Au XIXe siècle, le mot « vampire » subit une transformation majeure, passant de la représentation de morts menaçants à celle de vivants attaquant des morts. L’affaire du sergent Bertrand, qui violait des sépultures, contribue à cette nouvelle image. Simultanément, le terme est utilisé par Karl Marx pour décrire le capitalisme, le qualifiant de « vampire » qui suce le travail vivant.

L’engouement pour les vampires au cinéma

Depuis la sortie de *Nosferatu* en 1922, les vampires ont envahi le grand écran. Leur plasticité permet d’adapter cette figure à différents contextes socioculturels. Les vampires sont capables de provoquer à la fois la peur, le rire et le désir, comme le montre le film de Jim Jarmusch, *Only Lovers Left Alive*, qui mêle poésie, humour et passion amoureuse.

Vampires au cinéma

Les vampires modernes

Avec les remakes contemporains comme celui de *Nosferatu* par Robert Eggers, le traitement des vampires a considérablement évolué. Aujourd’hui, ces personnages reflètent des questionnements sur la coexistence des sociétés humaines et vampiriques, comme le démontrent les œuvres d’Anne Rice et de la série *True Blood*. Chaque représentation explore les rapports sociaux, mettant en lumière les dynamiques entre vampires et victimes.

Nosferatu 1922

Vampires | Sociologie | Cinéma | Nosferatu | Arnaud Esquerre | France

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