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Israël intensifie son intervention en Syrie : tension croissante à Daraa
Les trois derniers jours ont été marqués par une intensification des activités israéliennes dans les provinces de Daraa et Quneitra, dans le sud de la Syrie, alors que la présence syrienne est presque inexistante. Les forces d’occupation israéliennes ont pénétré plusieurs villages des deux provinces, arguant de la nécessité de « chercher des armes pour assurer la sécurité de la région et protéger leurs frontières ».
Témoignages des habitants
Selon le militant local Chadi Abou Zeid, l’escalade israélienne est devenue évidente ces derniers jours, contrairement aux premiers jours d’incursion qui avaient coïncidé avec la chute du régime de Bachar al-Assad, où les incursions étaient limitées à des avancées.
Les soldats israéliens, basés dans une caserne militaire appelée « Al-Jazira », ont ouvert le feu sur une manifestation à Maariyah dans l’ouest de Daraa, réclamant la fin de l’intrusion israélienne. Cette attaque a blessé un jeune homme, Maher al-Hussein, originaire de Koya, un village près de la frontière israélienne.
Conséquences sur la population locale
Abou Zeid a également mentionné que la saison agricole dans cette région, où l’agriculture est la principale source de subsistance, a été gravement affectée. Les habitants se voient interdire l’accès à leurs terres en raison d’un point de contrôle israélien récemment installé.
Les villageois expriment une grande inquiétude alors que les forces israéliennes pénètrent dans leurs maisons, les fouillent au motif de rechercher des armes, et les maltraitent parfois en les frappant et en les obligeant à se déshabiller partiellement.
Par conséquent, de nombreuses familles ont fui vers d’autres villages comme Muzayrib, Jellin et Tal Shihab, attendant que la situation se stabilise et que les forces israéliennes regagnent leurs positions.
Destruction et inquiétudes persistantes
Pour sa part, Ammar al-Nasirat, habitant de la campagne de Quneitra, a déclaré que les récents développements inquiètent les habitants, surtout en l’absence de toute forme de dissuasion contre l’occupation israélienne.
Il a également rapporté que les forces israéliennes avaient récemment détruit trois maisons à Al-Rafid, utilisant des bulldozers, et qu’elles avaient arraché des oliviers autour de ces habitations, malgré le fait que leurs propriétaires soient des civils n’ayant jamais participé à des activités armées.
Réunions et rumeurs
Al-Nasirat a mentionné que les officiers israéliens se réunissent presque quotidiennement avec des notables des villages de la campagne de Quneitra, prétendant vouloir rassurer les habitants. Toutefois, la réalité semble tout autre.
Lors d’une réunion récente, il a été question d’une cellule composée de sept personnes travaillant pour le Hezbollah libanais qui serait active dans la région, ce qui justifierait leur présence militaire accrue.
Cependant, les habitants ont nié ces accusations, affirmant que ceux qui étaient associés au Hezbollah avaient quitté la région après la chute de l’ancien régime.
Une situation complexe
Un ancien responsable de l’opposition, qui a souhaité rester anonyme, a décrit la situation dans l’ouest des provinces de Daraa et Quneitra depuis la chute du régime d’Assad comme floue et inacceptable.
Il a souligné que l’unité de commandement militaire n’a envoyé aucun contingent militaire ou représentant dans la région pour évaluer la situation ou entendre les préoccupations des habitants face aux incursions israéliennes quotidiennes.
Un avenir incertain
Selon cette source, la plupart des groupes locaux ont rejoint les branches de sécurité du régime après l’accord de règlement de 2018. Avec la chute du régime, ceux qui étaient impliqués dans des actes de violence ont fui, tandis que ceux qui n’ont pas accepté de se joindre aux forces de sécurité ont été arrêtés. Les habitants espèrent qu’une gestion des opérations similaire à celle des autres provinces sera mise en place pour stabiliser la région.