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En 2025, l’industrie automobile européenne sera confrontée à des défis majeurs en raison de nouvelles réglementations sur les émissions de CO2, avec des conséquences potentiellement importantes sur les ventes et les revenus. Les constructeurs doivent réduire de manière significative les émissions moyennes de CO2 de leurs véhicules neufs, sous peine de sanctions financières pouvant atteindre des milliards d’euros.
Nouveaux seuils d’émissions à respecter
Selon la norme WLTP, les émissions de CO2 des voitures vendues en Europe ne doivent pas dépasser 93,6 grammes par kilomètre. Ce seuil est calculé individuellement pour chaque constructeur, tenant compte du poids des véhicules. Ainsi, les fabricants de voitures plus lourdes bénéficient d’une limite légèrement supérieure, tandis que ceux qui commercialisent des modèles plus légers sont soumis à des objectifs plus stricts. Les valeurs exactes ne seront déterminées qu’à la fin de l’année.
Stellantis
Modification des méthodes de mesure
Les défis sont amplifiés par un changement de méthode de mesure des émissions de CO2, passant de la norme NEFZ à la norme WLTP. Entre 2020 et 2024, le seuil était fixé à 95 grammes de CO2. Les différences dans les méthodes de calcul ont conduit à des augmentations significatives des émissions mesurées, avec des valeurs WLTP dépassant celles de NEFZ de 12 % à 30 %, selon les types de véhicules.
Électrification nécessaire
Pour atteindre les nouveaux objectifs d’émissions, les constructeurs automobiles devront vendre non seulement des modèles à combustion, mais également un nombre accru de voitures électriques. Bien que ces modèles soient comptabilisés avec une émission de CO2 nulle, la demande pour les véhicules électriques ne progresse pas aussi rapidement que prévu, notamment en raison d’un manque d’infrastructures de recharge dans certaines régions d’Europe.
Sanctions financières élevées
Les sanctions pour non-respect des limites d’émissions peuvent atteindre des sommets alarmants. Par exemple, pour chaque gramme de CO2 dépassant le seuil prévu, les fabricants doivent payer 95 euros. Les estimations dans l’industrie suggèrent que les amendes pourraient dépasser le milliard d’euros pour des entreprises comme Volkswagen. Les modèles tels que le Peugeot 308 Diesel ou le Passat pourraient engendrer des amendes considérables si leurs émissions ne sont pas compensées par des ventes de véhicules électriques.
Stratégies des constructeurs
Stellantis a déjà annoncé qu’un modèle électrique devra être vendu pour chaque quatre modèles à combustion. Le constructeur prévoit également de tirer parti de sa collaboration avec Leapmotor pour intégrer des véhicules électriques bon marché dans sa gamme, ce qui pourrait aider à équilibrer les émissions de sa flotte.
Réactions de l’industrie
Les autres fabricants, comme Volkswagen, ont commencé à offrir des promotions sur leurs véhicules électriques, tandis que la pression pour réduire les prix sur les modèles à combustion pourrait augmenter en raison des nouvelles réglementations. Les analystes prévoient que les marges de manœuvre pour les remises sur les modèles à combustion se réduiront, tandis que les véhicules électriques pourraient bénéficier de réductions plus importantes.
Appels à un assouplissement des règles
Face à ces défis, certains acteurs politiques et industriels plaident pour un assouplissement des règles sur les émissions pour 2025, soulignant que les constructeurs doivent faire face à une concurrence accrue de la part de pays comme la Chine. Le VDA, l’association allemande des constructeurs automobiles, demande une réévaluation des objectifs d’ici 2025, plutôt que d’attendre jusqu’en 2026.
Avec ces changements réglementaires imminents, l’industrie automobile européenne se prépare à une période d’adaptation significative, afin de répondre à ces nouvelles exigences tout en maintenant sa compétitivité sur le marché mondial.