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Le déclin du pouvoir de Hezbollah face aux changements au Liban
Beirut – Le Hezbollah traverse une nouvelle phase après le coup dur qu’il a subi lors de sa dernière guerre contre Israël, qui a entraîné la mort d’un grand nombre de ses dirigeants et de lourdes pertes. Cette défaite n’a pas seulement touché le plan militaire, mais a également affecté son influence politique.
Un tournant avec l’élection de Joseph Aoun
Dans un tournant significatif, l’élection du général Joseph Aoun à la présidence a eu lieu alors que le Liban connaît d’importants changements régionaux et internationaux, influençant directement les forces politiques, y compris le Hezbollah. Après son élection, il a chargé le juge Nawaf Salam de former un nouveau gouvernement, bénéficiant du soutien de la majorité des membres du parlement libanais.
Réactions du Hezbollah
Le président du bloc parlementaire du Hezbollah, Mohammad Raad, a déclaré après sa rencontre avec le président Aoun que « certains continuent à chercher à annuler et à exclure ». Il a souligné le droit du Hezbollah à revendiquer un gouvernement représentatif. Cependant, il est notable que les députés du Hezbollah et du mouvement Amal n’ont proposé aucun candidat pour la présidence du gouvernement.
Les perspectives d’avenir du Hezbollah
Ces développements soulèvent de nombreuses questions sur les options futures du Hezbollah alors que l’équilibre des pouvoirs politiques au Liban change. Le parti devra peut-être réévaluer sa stratégie intérieure pour absorber le choc post-guerre et reconstruire progressivement.
Analyse des experts
Le politologue Hussein Ayoub estime qu’il existe une connexion entre la récente guerre israélienne contre le Hezbollah et la situation interne au Liban. Il considère que le Hezbollah a subi un revers significatif dans son rôle régional, ayant été considéré comme une puissance régionale durant un certain temps, surtout pendant son engagement dans le conflit syrien.
Malgré cela, Ayoub précise que le Hezbollah reste le premier parti libanais sur le plan politique, organisationnel et populaire. Il souligne que, bien que l’environnement du parti ait été gravement affecté, il reste plus uni que jamais autour de ses choix.
Évolution du système politique libanais
Le politologue Tawfiq Shouman explique que le système politique libanais repose sur des accords délicats et un équilibre sensible entre les composantes confessionnelles et sociales. Ainsi, il est erroné de penser que le Hezbollah et le mouvement Amal ont été vaincus.
Shouman rappelle l’exemple de la « droite chrétienne » durant les années 1990, qui, après la guerre civile, a semblé reculer sans pour autant disparaître du paysage politique. Il affirme qu’une analyse politique du Liban doit tenir compte du pacte national qui repose sur cet équilibre.
Le constat du déclin de l’influence
De son côté, le journaliste politique Asaad Bashara note un déclin significatif de l’influence du Hezbollah, illustré par l’élection de Joseph Aoun. Il affirme que le parti tente de prouver qu’il conserve le contrôle sur le processus politique au Liban.
Cependant, il souligne que le Hezbollah ne peut plus imposer sa force comme par le passé, mais se trouve dans une position où il doit participer à la politique libanaise de manière plus intégrée au milieu des autres acteurs.