Table of Contents
La croissance économique de la Chine est au plus bas depuis 35 ans, marquant une période de stagnation significative. Selon les prévisions, le Produit intérieur brut (PIB) de la seconde économie mondiale devrait progresser de 4,9 % en 2024, ce qui représente une baisse par rapport aux 5,2 % de 2023. Cette évolution soulève des inquiétudes sur la santé économique du pays, surtout dans un contexte où la consommation reste faible.
Un ralentissement historique
Les chiffres récents révèlent que la croissance chinoise est la plus lente observée depuis 1990, en dehors des périodes de pandémie. Bien que ce chiffre soit en ligne avec l’objectif d’environ 5 % fixé par Pékin, il est essentiel de noter que ces données sont souvent ajustées pour des raisons stratégiques, comme l’indique François Chimits, économiste à l’institut Mercator. Harry Murphy Cruise, économiste chez Moody’s, souligne que le moteur de l’économie peine à redémarrer.
Crise immobilière et ses conséquences
La morosité actuelle de la croissance est largement attribuée à la crise du secteur immobilier. Ce dernier représente une part importante de la richesse des ménages (60 à 70 %) et des revenus de l’État (environ 40 %), ce qui accentue les préoccupations concernant le moral des consommateurs et les finances des collectivités locales. Face à cette situation, Pékin a mis en place des mesures de soutien, notamment des baisses de taux d’intérêt et un relèvement du plafond d’endettement des gouvernements locaux.
Mesures de soutien économique
Pour stimuler l’économie, plusieurs mesures ont été annoncées, telles que la réduction des taxes sur les transactions immobilières dans des villes clés comme Pékin, Shanghai, Canton et Shenzhen. Bien que la surface totale des transactions de propriétés résidentielles neuves ait augmenté de 18 % en décembre, les autorités semblent plus préoccupées par la stabilisation du marché immobilier que par sa reprise en tant que moteur de la croissance.
Dans un contexte où la consommation ne parvient pas à jouer son rôle de relais de croissance, le ralentissement du secteur immobilier pourrait continuer à freiner l’économie pendant plusieurs années, selon Lisheng Wang, économiste chez Goldman Sachs.
Perspectives d’avenir
Pékin a promis d’assouplir sa politique budgétaire en 2025 et de maintenir ses mesures de soutien à la consommation, avec des subventions visant à encourager les ménages à remplacer leurs appareils électroménagers. Les responsables chinois cherchent à repositionner la demande intérieure comme un moteur de croissance, une stratégie qui pourrait entraîner un changement de paradigme dans l’économie.
Toutefois, les analystes demeurent prudents quant aux résultats de ces initiatives, en raison des conséquences potentielles des droits de douane plus élevés sur les exportations. Goldman Sachs prévoit que la hausse des tarifs douaniers pourrait entraîner une perte de 0,7 point de croissance pour la Chine en 2025.
Défis à relever
Les défis restent nombreux pour que la Chine parvienne à une reprise durable. Les analystes insistent sur la nécessité de réformer le marché immobilier, d’améliorer le système fiscal et de réduire les tensions géopolitiques. Une relance efficace nécessitera également une attention particulière aux droits de douane qui pèsent sur le commerce extérieur.
Les prévisions des experts s’annoncent incertaines, avec une anticipation d’un ralentissement de la croissance à 4,4 % en 2025, et même un risque de la voir tomber sous les 4 % en 2026.