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Dans le canton de Berne, un phénomène notable se développe : de nombreux parents choisissent de retarder l’entrée de leurs enfants au kindergarten. Cette décision soulève des questions sur ses bienfaits potentiels.
Une décision familiale réfléchie
Les parents du canton de Berne disposent d’une plus grande liberté concernant l’inscription de leurs enfants à l’école. Cette latitude se traduit par un report d’un an dans l’entrée au kindergarten pour environ 17 % des enfants, selon les chiffres de la direction de l’éducation de Berne. Par exemple, une mère a décidé de ne pas inscrire son fils, jugé encore trop immature, après l’avoir observé en classe. Elle souligne que son enfant, né en avril, se retrouve parmi les plus jeunes de sa classe, où le seuil d’âge est fixé au 31 juillet.
Des inquiétudes croissantes
Malgré cette autonomie, certains enseignants et directeurs d’école expriment des préoccupations quant à cette tendance. Gabriella Huber, directrice d’une école maternelle à Burgdorf, note que les retards d’entrée ont augmenté ces dernières années. Les parents, souvent issus de milieux éduqués, comparent leurs enfants avec d’autres dans le quartier, ce qui peut mener à des décisions basées sur des inquiétudes plutôt que sur les besoins réels de l’enfant.
Le dilemme du retard d’entrée
Les enseignants de kindergarten constatent que certains parents pensent qu’un âge plus avancé pourrait conférer un avantage scolaire. Selon le rapport éducatif suisse, un enfant plus âgé a 2,4 % de chances en plus d’être parmi les meilleurs lecteurs de sa classe. Cependant, des experts comme Claudia Roebers, responsable de la psychologie du développement à l’Université de Berne, affirment que des facteurs comme l’environnement familial ont un impact bien plus significatif que l’âge.
Les conséquences du report
Un retard d’entrée peut parfois être justifié, par exemple après un événement traumatique familial, mais dans la majorité des cas, cela peut entraver le développement de l’enfant. Roebers insiste sur l’importance de l’interaction avec des pairs et d’une structure quotidienne, qui sont des éléments essentiels offerts par le kindergarten.
Pratiques alternatives pour les jeunes enfants
Pour les enfants encore en couches, des solutions existent. Marianne Wüthrich, enseignante en kindergarten, propose un « WC-Wecker » pour rappeler aux enfants d’aller aux toilettes, montrant ainsi qu’il est possible d’adapter l’enseignement aux besoins des enfants plutôt que de retarder leur entrée.
Une approche réglementaire variée
Dans d’autres cantons suisses, les règles sont plus strictes. Les décisions d’inscription peuvent dépendre de l’avis de médecins ou de psychologues, ce qui réduit le taux de retards d’entrée à moins de 10 % dans certains endroits. Cependant, dans des cantons comme Lucerne, ce chiffre dépasse 40 %, car le premier année de kindergarten n’est pas obligatoire.
Favoriser le dialogue avec les parents
Les écoles de Berne privilégient le dialogue avec les parents pour établir une relation de confiance, plutôt que d’imposer des évaluations médicales. Cette mère, qui a choisi de retarder l’entrée de son fils, se dit satisfaite de sa décision, son enfant se sentant bien dans sa classe actuelle.