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Les États-Unis face à la menace des ouragans de catégorie six

by Sara
États-Unis

Les États-Unis face à la menace des ouragans de catégorie six

Depuis plus de 50 ans, le centre national des ouragans aux États-Unis utilise l’échelle « Saffir-Simpson » pour illustrer le risque de dommages aux biens en fonction de la vitesse de l’ouragan. Cependant, une équipe de chercheurs de l’université de Berkeley estime qu’il est nécessaire de modifier cette classification en ajoutant une nouvelle catégorie d’ouragans.

Cette échelle classe les ouragans en fonction de la vitesse des vents, sans tenir compte d’autres facteurs comme la quantité de pluie ou la hauteur des vagues de tempête. Les catégories commencent par la catégorie un, où la vitesse du vent varie de 119 à 153 kilomètres par heure, entraînant des dommages mineurs aux maisons et aux arbres, avec des pannes de courant possibles dues aux fils endommagés.

À l’autre extrémité, un ouragan de catégorie cinq a des vents dépassant 252 kilomètres par heure, causant des destructions massives des infrastructures et détruisant entièrement des maisons, tout en entraînant des inondations dévastatrices qui forcent les habitants à évacuer complètement.

Une nouvelle catégorie pour un changement climatique accru

Dans une étude publiée dans la revue PNAS, les scientifiques se demandent si la catégorie cinq ouverte est suffisante pour illustrer les risques de dommages causés par les ouragans dans un contexte de changement climatique croissant. Ils proposent donc une catégorie hypothétique six pour l’échelle « Saffir-Simpson », englobant les tempêtes dont les vents dépassent 309 kilomètres par heure.

Les chercheurs identifient trois facteurs principaux reliant le changement climatique à l’intensité des ouragans. Le premier est l’augmentation de la température de surface de l’eau dans les mers et océans, causée par le réchauffement climatique. Un ouragan puise son énergie de cette chaleur, qui alimente son immense machinerie et accélère ses vents.

Ils affirment que plus la température mondiale augmente, plus nous sommes exposés à des ouragans plus violents et rapides. Cela pourrait expliquer l’impact dévastateur de l’ouragan « Irma » en 2017, qui s’est formé dans une zone océanique dont la surface était d’un degré Celsius plus chaude que la moyenne.

Facteurs aggravants des ouragans

Le deuxième facteur est l’élévation du niveau de la mer. De nombreuses études montrent un lien étroit entre cette élévation et l’intensité et la gravité des ouragans dans plusieurs régions, augmentant la fréquence des ouragans extrêmes, qui passent d’une occurrence « une fois par siècle » à « une fois tous les dix ans ».

Le troisième facteur significatif est l’augmentation de l’humidité moyenne, qui augmente de 3 % pour chaque élévation de 0,5 degré Celsius de température. Cela signifie environ 9 % d’humidité supplémentaire dans le climat actuel, où la température a augmenté de 1,5 degré.

Cette élévation de l’humidité entraîne une augmentation équivalente des précipitations durant les ouragans, provoquant des inondations sans précédent.

Analyse historique et prévisions

Les chercheurs expliquent que le réchauffement climatique d’origine humaine a considérablement augmenté les températures de surface des océans et de l’air dans les régions où se forment les ouragans, offrant ainsi une énergie thermique supplémentaire pour les intensifier. Lorsqu’ils ont analysé les données historiques des ouragans de 1980 à 2021, ils ont identifié cinq ouragans classés comme catégorie six.

En plus d’étudier le passé, les chercheurs ont simulé des scénarios pour explorer comment les climats plus chauds influencent l’intensification des ouragans. Leurs modèles montrent qu’avec une augmentation de deux degrés Celsius par rapport aux niveaux préindustriels, le risque d’ouragans de catégorie six pourrait augmenter de 50 % dans le sud-est de l’Asie, aux Philippines et dans le golfe du Mexique.

Même avec les objectifs de réchauffement relativement bas de l’accord de Paris, qui vise à limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius au-dessus des niveaux préindustriels d’ici la fin du siècle, les chances d’ouragans de catégorie six augmentent considérablement dans ces simulations.

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