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Les sapeurs-pompiers du Rhône, mobilisés depuis le 1er octobre 2024, poursuivent leur mouvement dans un contexte de tensions budgétaires croissantes. Ils attendent la position de l’État suite au Beauvau de la sécurité civile, initié par Gérald Darmanin, qui a suscité l’engagement des gouvernements successifs à traiter leurs revendications.
Un mouvement qui s’intensifie
Les sirènes éteintes, mais vêtus de leurs équipements anti-incendie, environ 250 pompiers se sont rassemblés lundi devant le Conseil de la Métropole de Lyon. Leur démonstration coïncide avec le vote du débat d’orientation budgétaire pour 2025, initialement prévu en décembre. La Métropole finance 80 % des 176 millions d’euros du budget de fonctionnement annuel du Service Départemental-Métropolitain d’Incendie de Secours (SDMIS69), qui dessert une population de 1,8 million d’habitants.
Des revendications multiples
La grève des sapeurs-pompiers, initiée en raison de « d’une succession d’éléments déclencheurs », est exacerbée par leur réquisition durant une semaine cet été pour les Jeux olympiques, rémunérée seulement 200 euros. De plus, la suppression d’une prime de logement pour certains pompiers a été mise en œuvre suite à un rapport de la Cour régionale des comptes en octobre 2023.
Contexte de sous-effectifs
Le nombre d’interventions a augmenté de 33 % en dix ans, atteignant 140 000 par an, alors que le SDMIS compte seulement 1 070 sapeurs-pompiers professionnels, ce qui signifie un sapeur-pompier pour 1 490 habitants à Lyon, contre un pour 800 à Paris. Johan Mounard, représentant CGT, souligne que la situation est critique avec un service déjà sollicité pour des missions antiterroristes et des interventions à l’international.
Tensions budgétaires persistantes
Malgré une augmentation de 10 millions d’euros du budget du SDMIS ces deux dernières années, la Métropole a alloué une hausse de seulement 0,5 %, soit 600 000 euros, en décembre dernier. L’opposition, représentée par Nathalie Perrin-Gilbert, a proposé une augmentation de 2 % supplémentaire, qui a été rejetée par le Conseil.
Vers un avenir incertain
Les élus de la majorité attendent la position de l’État concernant le Beauvau de la sécurité civile, qui pourrait définir un nouveau modèle budgétaire pour les SDIS. Les pompiers réclament un ensemble de mesures, incluant une augmentation de 12 millions d’euros sur trois ans pour revalorisations salariales et nouvelles embauches.
Une solution nécessaire
Jean-Michel Longueval, conseiller métropolitain, a déclaré qu’il est impératif soit d’augmenter les effectifs, soit de contenir les charges de travail. La direction du SDMIS explore également la possibilité de déléguer certaines missions à des services privés, ce qui suscite des inquiétudes parmi les pompiers quant à l’impact sur les urgences publiques.
Un diagnostic en cours
Une mission d’appui de la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises est en cours pour évaluer les interventions et recommander des solutions, avec des conclusions attendues d’ici fin février. La situation reste tendue, et les sapeurs-pompiers continuent de revendiquer des solutions qui répondent à leurs besoins urgents.