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Les Syriens vont encore devoir attendre un bon moment avant de pouvoir glisser un bulletin dans l’urne. Le président syrien par intérim Ahmed al-Charaa a estimé ce lundi 3 février qu’il faudrait « entre quatre et cinq ans » avant d’organiser des élections en Syrie, dévastée par une guerre civile. « Il faudra une infrastructure » adéquate, a-t-il justifié dans un entretien télévisé enregistré avec la chaîne Syria TV. « Et cette infrastructure doit être rétablie, et cela prendra du temps. »
Délai pour les élections
Le président intérimaire avait déjà avancé ce délai à la fin de l’année dernière, estimant aussi à deux ans le temps nécessaire pour la rédaction d’une nouvelle Constitution. Il a également évoqué ce lundi « les outils technologiques dont a besoin l’Etat » pour effectuer des recensements « afin d’avoir des statistiques fiables et claires », dans un pays où le conflit a fait plus d’un demi-million de morts et déplacé ou forcé à l’exil des millions de personnes.
Importance d’un processus correct
« On m’a beaucoup dit “organise des élections et les gens voteront pour toi”, explique-t-il. Pour moi ce n’est pas important. Ce qui est important, c’est que le processus se fasse correctement. » Le président intérimaire a, par ailleurs, promis « une loi régissant les partis politiques », affirmant que la Syrie serait « une république, avec un Parlement, et un gouvernement exécutif ».
Profil d’Ahmed al-Charaa
Ancien combattant jihadiste à la tête d’un groupe islamiste radical sunnite, Hayat Tahrir al-Sham (HTS), toujours classé terroriste en Occident, Charaa a troqué l’habit militaire pour le costume cravate. Cela, après avoir dirigé une coalition de factions rebelles islamistes qui a renversé le 8 décembre le pouvoir de Bachar al-Assad et pris le contrôle d’une vaste partie du territoire à la faveur d’une offensive éclair.
Un soutien international
Soutenu par la Turquie, l’Arabie saoudite et le Qatar, deux riches monarchies du Golfe, Charaa a été nommé président par intérim pour une période de transition indéterminée, lors d’une réunion à huis clos mercredi de sa coalition de groupes armés. « Nous œuvrerons à former un gouvernement de transition élargi, représentatif de la diversité syrienne […], chargé de construire les institutions de la nouvelle Syrie, en vue d’élections libres et transparentes », avait-il promis le lendemain.
Un nouveau départ pour la Syrie
Dans une Syrie écrasée des décennies durant par un parti unique du Baas, le nouveau pouvoir a abrogé la Constitution, dissout le Parlement fidèle à Bachar al-Assad et démantelé l’armée.