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Dans une caserne de pompiers, Sébastien, un pompier en rémission du cancer, partage son expérience et les difficultés liées aux séquelles invisibles de sa maladie. Après avoir été traité pour un lymphome B au thorax, il se retrouve confronté à l’incompréhension de certains de ses collègues, qui ne perçoivent pas les impacts durables de son traitement.
Un quotidien difficile
Sébastien ressent le besoin de rester discret au sein de sa caserne. Il explique : « C’est compliqué. On ne sait pas trop quoi faire de moi. Les gens ne me connaissent pas, ne savent pas, ne comprennent pas… Je ne peux pas faire certaines choses. » Bien qu’il ait l’air en pleine forme et qu’il participe régulièrement à des triathlons, les séquelles de son traitement de chimiothérapie intensif persistent.
Des séquelles invisibles
Sébastien décrit les séquelles invisibles qu’il endure. « Ça commence par des acouphènes qui perturbent énormément l’équilibre. Dès qu’il y a trop de lumière, j’ai des migraines ophtalmiques. Il y a aussi le brouillard cérébral, un trouble cognitif où trop d’informations submergent le cerveau. J’ai des problèmes de mémorisation, de concentration et de réactivité. » Ces symptômes rendent son retour au travail particulièrement difficile.
Une reconnaissance tardive des troubles
Les troubles dont souffre Sébastien sont souvent sous-estimés. L’oncologue Sylvie Murawa-Durand affirme : « Ce sont des troubles qu’on a souvent sous-estimés nous, médecins. C’est dû au traitement… » Elle explique qu’un stress oxydatif peut affecter les racines nerveuses, entraînant la mort cellulaire des neurones.
Une incompréhension persistante
Le manque de visibilité des séquelles complique la compréhension des proches. Sébastien raconte : « Quand je suis revenu, les gens étaient mal à l’aise. J’ai eu des réflexions : pourquoi tu ne montes pas dans les camions ? Pourquoi tu ne fais pas 24 heures alors que tu fais des grosses séances de taré ? » Pour lui, ces jugements sont choquants, surtout en tenant compte de son parcours de rémission.
Vers une meilleure prise en charge
Avec une rééducation adéquate, jusqu’à 80% des personnes souffrant de séquelles invisibles peuvent retrouver leurs fonctions cognitives, même si cela prend du temps. Cependant, cinq ans après un cancer, un survivant sur deux n’a pas réussi à reprendre son travail. C’est pourquoi la Ligue contre le cancer a récemment écrit au président de la République pour souligner l’urgence d’agir contre les inégalités face à la maladie.