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Chine : Un projet d’eau colossal face à de grands défis

par Sara
France

La Chine, malgré sa vaste superficie, souffre d’une grave crise liée à ses ressources en eau. En effet, le pays ne dispose que d’1/20ème des ressources en eau de la planète, dont les trois quarts se trouvent dans le sud, alors que les régions agricoles et industrielles, ainsi que la capitale Pékin, se situent au nord. Pour remédier à cette situation, la Chine développe un projet monumental de transfert d’eau du sud vers le nord, soulevant de nombreuses préoccupations sur son impact économique, environnemental et social.

Une répartition des ressources en eau inégale

La gestion de l’eau en Chine est devenue problématique au fil des ans, marquée par des infrastructures vieillissantes, des fuites importantes et un manque de systèmes de comptage jusqu’à récemment. Cette situation a conduit à un usage inefficace de l’eau, surtout dans les régions du nord, qui souffrent d’une sécheresse persistante. Pendant ce temps, le sud, souvent inondé, détient une quantité d’eau suffisant mais mal répartie.

Le projet de transfert d’eau : une solution controversée

Le gouvernement chinois croit fermement à un projet lancé pour la première fois par Mao en 1952, qui repose sur le principe des vases communicants. Ce projet, officiellement nommé « projet de transfert Sud-Nord », a pour objectif de transférer 45 milliards de mètres cubes d’eau chaque année du sud vers le nord via trois canaux.

La première étape, connue sous le nom de « grand aqueduc », est opérationnelle depuis 2014. Il s’étend sur 1200 km à partir du fleuve Han, alimentant Pékin et ses alentours grâce à un système de barrages et de flux d’eau gravitaire.

Les canaux en cours et défis à venir

Le deuxième canal, de 1100 km, est en construction et se connecte au fleuve Yangtsé, reliant les grandes villes du nord grâce à 20 stations de pompage. Cependant, la troisième branche, promise pour 2050, a suscité des inquiétudes majeures. Ce canal, qui doit prendre sa source dans la rivière Yi sur le plateau tibétain, pourrait avoir de lourdes conséquences sur les écosystèmes locaux et sur les pays voisins, tels que le Bangladesh et l’Inde, qui dépendent également de cette ressource.

Conséquences environnementales et sociales

Le premier canal a déjà eu des répercussions notables, avec plus de 330 000 personnes déplacées et une baisse du débit à la source, alimentant des tensions parmi les habitants du sud. De plus, le changement climatique exacerbe la situation, menaçant les écosystèmes et engendrant des maladies telles que la bilharziose, qui pourrait se propager au nord.

Des experts affirment que ce projet ressemble à une solution temporaire, comparée à une opération chirurgicale qui ne guérit pas les causes profondes du problème. Au lieu de cela, une meilleure gestion de l’eau, une réduction de la consommation, ainsi qu’une relocalisation de l’agriculture pourraient se révéler plus efficaces à long terme.

Un avenir incertain

Le coût total de ce projet est estimé à 70 milliards d’euros, mais les questions de durabilité et de gestion à long terme restent non résolues. Alors que la Chine cherche des solutions pour éviter une crise de l’eau, il semble que le pays opte pour des solutions faciles, risquant de devoir en payer le prix fort à l’avenir.

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source:https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-lutte-enchantee/la-lutte-enchantee-du-mardi-04-fevrier-2025-7771741

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