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Une Borne d’Eau Cruciale Renforce le Courage des Habitants de Gaza

by Sara
Palestine

Une Borne d’Eau Cruciale Renforce le Courage des Habitants de Gaza

La situation à Gaza devient de plus en plus désespérée en raison de la guerre et de la crise de l’eau. Dans le quartier de Nasser au nord de la ville, un puits près de la maison de la famille Majdoub a joué un rôle déterminant dans leur décision de rester et de s’accrocher à leur terre, refusant de fuir vers le sud de la bande de Gaza. Mohammad, 29 ans, membre de cette famille, explique : « Le puits du martyr Hani Al-Jaafraoui a renforcé notre choix de rester et a soutenu notre détermination. »

« Nous n’aurions pas pu rester ici sans la grâce de Dieu et ce puits, » ajoute-t-il. « Il n’y a pas de vie sans eau, et la proximité de ce puits nous a facilité l’accès à nos besoins en eau potable, en hygiène et pour d’autres usages domestiques. »

Destruction des puits à Gaza

Le puits appartient à Hani Al-Jaafraoui, qui était directeur des urgences au ministère de la Santé avant d’être assassiné en juin 2024 alors qu’il travaillait dans la clinique du quartier de Darge à Gaza. Il avait consacré ce puits à sa communauté, fournissant de l’eau gratuitement aux habitants du quartier pour les aider à résister.

Des Défis Quotidiens

Les habitants du quartier utilisent l’eau du puits non seulement pour boire et se laver, mais aussi pour cultiver des plantes. Mohammad souligne : « La famine et la soif s’intensifiaient avec les attaques israéliennes sur les puits, les réseaux d’eau et les infrastructures. Sans ce puits, nous n’aurions pas pu faire face à la mort et aux tentatives de déplacement. »

Selon la municipalité de Gaza, la guerre a détruit 70 % des infrastructures de la ville. Malgré un cessez-le-feu qui a pris effet le 19 du mois dernier, les Gazaouis ne peuvent pas entreprendre les réparations nécessaires ni fournir des services à la population, en raison des restrictions imposées par l’occupation sur l’entrée d’équipements lourds et de matériaux.

Au début, il était difficile pour Mohammad et ses voisins de transporter l’eau manuellement dans des jerricans, surtout pour ceux qui vivent dans des bâtiments à plusieurs étages. « J’ai dû monter l’eau plusieurs fois par jour jusqu’à notre appartement au troisième étage, » raconte-t-il. « Finalement, nos voisins de la famille Al-Jaafraoui ont facilité les choses en fournissant une énergie solaire pour pomper environ 1000 litres d’eau pour les maisons deux fois par semaine. »

Un Héros Local

Hamza, un jeune de 18 ans, témoigne que sans ce puits, il aurait dû marcher des kilomètres pour obtenir deux jerricans d’eau salée pour son foyer. Ancien réfugié dans le sud de la bande de Gaza, il est retourné avec son père dans leur appartement au quartier de Nasser, tandis que sa mère et ses frères ont quitté la région pour des soins médicaux en Égypte avant l’invasion de Rafah le 6 mai 2024.

Hamza a découvert le puits par ses voisins, qui l’ont dédié gratuitement aux habitants. Pour Hamza et son père, l’absence d’eau aurait pu les obliger à fuir à nouveau vers le sud.

Hamza et son père

Hamza était un ami du martyr Mahmoud, tué lors des premiers jours de la guerre le 7 octobre 2023. Il décrit la famille Al-Jaafraoui comme un modèle de générosité, affirmant qu’ils ont « joué un rôle crucial dans notre retour à Gaza et ont aidé à renforcer la résistance du quartier contre les tentatives de déplacement. »

Un Engagement Inébranlable

La décision de la famille Al-Jaafraoui de ne pas fuir vers le sud est ferme. Adnan, 35 ans, le fils de Hani, explique : « Nous avons ressenti le danger du déplacement, et nous avons décidé que si la mort devait frapper, qu’elle soit ici, chez nous à Gaza. »

Sous la pression de ce qu’Adnan décrit comme « des horreurs de jour du jugement, » la famille a dû se déplacer plusieurs fois à l’intérieur de Gaza sans jamais penser à quitter le territoire. « Nous avons fait face à la mort et à la famine à chaque instant, mais notre décision de rester était inébranlable. Mon père voulait aider les gens en fournissant de l’eau. »

Adnan et les efforts de la communauté

Hani, âgé de 60 ans, travaillait depuis 30 ans comme directeur des urgences au ministère de la Santé. Malgré sa maladie chronique et la proximité de la retraite, il a insisté pour rester à son poste, ne voyant sa famille que brièvement. Il a été tué par une frappe aérienne alors qu’il se trouvait à la clinique de Darge, observant le jeûne, comme il le faisait depuis des années.

Un Effort Collectif

Adnan considère l’assassinat de son père comme une partie d’un plan délibéré de l’occupation visant à détruire le travail humanitaire dans le nord de Gaza. Hani maintenait des contacts réguliers avec sa famille pour s’assurer de leur bien-être et de celui des voisins. « Sa dernière volonté était d’aider les gens, malgré la prise de conscience des dangers que cela comportait, » confie Adnan.

Un puits, celui de Hani, sert désormais environ 500 familles dans le quartier. D’autres voisins ont également ouvert leurs puits gratuitement, bien qu’ils ne soient pas toujours d’une qualité potable. Adnan précise : « Nous avons utilisé cette eau pour boire, nous laver et pour d’autres besoins. »

Face à la famine croissante dans le nord de Gaza, Adnan et d’autres voisins ont commencé à cultiver des terres avec une variété de légumes, les distribuant gratuitement aux habitants, initiant un mouvement de solidarité pour renforcer la résistance contre le déplacement et les expulsions.

source:https://www.aljazeera.net/politics/2025/2/6/%d8%a8%d8%a6%d8%b1-%d9%84%d8%b4%d9%87%d9%8a%d8%af-%d8%aa%d8%b9%d8%b2%d8%b2-%d8%b5%d9%85%d9%88%d8%af-%d8%b3%d9%83%d8%a7%d9%86-%d8%ad%d9%8a-%d8%a7%d9%84%d9%86%d8%b5%d8%b1-%d8%a8%d8%b4%d9%85%d8%a7%d9%84

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