Procès de l’attentat de Nice : ce qu’il faut savoir

Le parcours de l’accusé

Le Tunisien Brahim Aouissaoui est suspecté d’avoir perpétré l’attentat de la basilique Notre-Dame de Nice. À partir de ce lundi, il comparaît devant la cour d’assises spécialement composée de Paris, accusé d’« assassinats et tentatives d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste ». Avant l’ouverture du procès, il est important de revenir sur ce qu’il s’est passé le 29 octobre 2020.

Le parcours de l’accusé a été filmé quasiment intégralement grâce aux caméras de vidéosurveillance de la ville : ses nuits dans le hall d’un immeuble, ses passages plusieurs fois dans des mosquées, mais surtout, ce qui s’apparente à des repérages devant la basilique Notre-Dame. Il y a été vu six fois en deux jours.

Une attaque de moins d’une demi-heure

Ce jeudi 29 octobre 2020, peu avant 7h du matin, l’attaquant est entré dans la gare de Nice où il s’est changé avant d’en ressortir à 8h13. À 8h29, précisément, Brahim Aouissaoui entre dans la basilique Notre-Dame.

À peine 20 minutes plus tard, à 8h49, une femme, Simone Barreto Silva, en ressort l’air affolé. Elle vient de voir le cadavre de Nadine Devillers, sa tête presque détachée du corps. Simone Barreto Silva dissuade alors un couple d’entrer dans la basilique, mais elle décide d’entrer pour voir si elle peut aider.

Vincent Loquès, le sacristain, est assis à une terrasse, juste à côté. Alerté, il se précipite lui aussi dans l’église. Une patrouille de la police municipale est également prévenue par des témoins. Pendant ce temps, Brahim Aouissaoui tue le sacristain et s’attaque à Simone Barreto Silva. Elle se réfugie, blessée, dans un snack. Elle meurt des suites des graves blessures laissées par la lame de 17 cm.

L’attaquant blessé lors de son interpellation

Vers 9h, la basilique Notre-Dame de l’Assomption, située avenue Jean Médecin, est cernée et une colonne de cinq hommes fait alors face au terroriste dans le couloir de cette entrée latérale de l’église. Il se jette sur les policiers et crie à « Allah Akbar ! (Dieu est grand !) ». Touché par des balles et électrocuté au taser, Brahim Aouissaoui survit à ses blessures. Gravement blessé, il est transporté d’urgence à l’hôpital, où il est alors opéré et soigné.

« L’arme du crime » a été retrouvée à proximité de l’auteur des faits : « Un couteau qui présentait une lame de 17 centimètres » et « un sac contenant des effets personnels et à côté, deux couteaux non-utilisés », avait indiqué le procureur antiterroriste Jean-François Ricard dès le soir de l’attaque.

Qui sont les trois victimes ?

• Nadine Devillers, une femme d’environ 70 ans, a été attaquée sauvagement à la gorge, quasiment décapitée. Elle a été découverte près du bénitier.
• Vincent Loquès, âgé de 55 ans, père de deux enfants, a également été tué, égorgé. Très connu et apprécié des fidèles, il était décrit comme un homme « gentil et agréable ».
• Simone Barreto Silva, une femme de 44 ans, Brésilienne, mère de trois enfants et résidant en France, a succombé à ses blessures dans un restaurant voisin où elle s’était réfugiée.

Le procès

L’accusé sera jugé à partir du lundi 10 février 2025. Le procès doit durer trois semaines, devant la cour d’assises spéciale de Paris, jusqu’au vendredi 28 février.