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Les communes de l’agglomération Nouméenne ont été particulièrement frappées par les émeutes du 13 mai 2024. La destruction a laissé des traces profondes, avec 37 bâtiments endommagés ou détruits à Nouméa, y compris les locaux de la caisse des écoles, deux médiathèques et un pôle des services publics. À Dumbéa, des pertes équivalentes à trois budgets d’investissement ont été enregistrées, touchant une station d’épuration, une partie de la mairie, des écoles et des bureaux de police municipale. Païta, quant à elle, est décrite comme une ville morte, ayant perdu son agence bancaire, son agence postale ainsi que de nombreux commerces. Le Mont-Dore a été coupé en deux durant de longs mois.
Bilan des dégâts
Les sinistres déclarés auprès du collectif des assurances s’élevaient à 119 milliards CFP (997 millions d’euros) à la fin juin. Le tissu économique de la Nouvelle-Calédonie a été gravement affecté, avec la perte de 120 sociétés et 1 150 entreprises individuelles, notamment dans l’industrie, les activités spécialisées et la santé. En octobre 2024, le ministre des Outre-Mer estimait qu’environ 15% du PIB calédonien avait été détruit.
Rôle des communes dans la reconstruction
À l’heure de la reconstruction, plus de 25 000 salariés (soit près d’un tiers de l’effectif salarié du privé) étaient concernés par des dispositifs de chômage partiel spécifiques aux émeutes. Les communes se présentent comme des acteurs clés dans le redémarrage de l’économie grâce à l’investissement public, car elles ont la capacité de lancer des travaux rapidement avec un taux d’exécution plus élevé.
Défis financiers
Cependant, les communes dépendent fortement du Gouvernement néocalédonien pour une grande partie de leurs recettes de fonctionnement, lui-même en difficulté financière. Cette dépendance les empêche de dégager l’excédent nécessaire pour emprunter et investir. La solution envisagée est une garantie de l’État sur les emprunts des communes, similaire à celle accordée au Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, évitant ainsi un impact direct sur le budget de l’État.
Investissement nécessaire
Une garantie d’un montant de 18.8 milliards CFP (150 millions d’euros) d’investissements pour 2023 serait ainsi mise en place, répartie sur les 33 communes de Nouvelle-Calédonie. Cette garantie apparaît comme une solution viable pour soutenir la reconstruction. L’investissement des communes pourrait également sauver entre 2 000 et 3 000 emplois menacés dans le secteur du BTP, permettant ainsi de surmonter une année 2025 qui s’annonce difficile, en attendant les remboursements des assurances et un accord politique.
Vers l’avenir
Il est crucial que la confiance soit rétablie pour que le secteur privé puisse prendre le relais en 2026. La reconstruction de la Nouvelle-Calédonie dépendra en grande partie de la capacité des communes à redynamiser l’économie locale et à fournir des services essentiels à leurs citoyens.