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Les éditions Pauvert, autrefois en friche, font leur grand retour avec la publication de *Carnes*, le premier roman audacieux d’Esther Teillard. À seulement 23 ans, cette chroniqueuse de l’émission *Mauvais Genres* sur France Culture s’impose avec une œuvre qui détonne. *Carnes*, roman affranchi des bonnes manières, dresse un portrait sans concession de la vie d’une jeune femme qui quitte Marseille pour Paris, où elle s’inscrit aux Beaux-Arts de Cergy.
Un récit brut et sans filtre
*Carnes* se distingue par son style provocateur et son langage cru. Teillard y décrit, avec une intensité rare, la vie dans un Marseille qui *« pue le cul sale, les embrouilles faciles où on sort dans la rue en gueulant, le zgeg à l’air, encore humide »*. Ce roman offre une plongée dans le quotidien d’une jeune femme en quête de liberté et de sens dans un monde qui lui semble souvent hostile.
Thèmes du genre et de la sexualité
Au cœur du récit se trouvent des réflexions poignantes sur le désir et la sexualité. Teillard explore le corps et la sensation physique sans chercher à plaire. L’intrigue, loin d’être conventionnelle, se concentre sur le désir qui s’épanouit à travers les âges. De l’enfance marquée par des mères dérangeantes à l’éveil des pulsions chez des personnages aux parcours variés, le roman aborde des thèmes comme la transidentité, le féminisme radical et la misandrie.
Une critique de la modernité
Dans *Carnes*, les hommes évoluent dans un décor ultra-sexualisé, souvent influencés par une culture pornographique omniprésente. Teillard met en avant l’absence de sororité et la dureté des relations humaines dans ce que l’on pourrait qualifier de Far West moderne. Elle écrit : *« C’est la lumière qui gâche tout »,* soulignant ainsi la difficulté de l’époque à aborder la sensualité en dehors des ombres.
Infos pratiques
Carnes, d’Esther Teillard, est publié par Pauvert et compte 216 pages, au prix de 20,90 €.