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Les douleurs cervicales représentent un enjeu majeur de santé publique, particulièrement pour les femmes. Une étude récente publiée dans la revue *The Lancet Rheumatology* a mis en lumière la prévalence de ces douleurs à l’échelle mondiale, entre 1990 et 2020, et prévoit une aggravation de la situation d’ici 2050.
Une épidémie mondiale en chiffres
Cette étude couvre 204 pays et vise à fournir des estimations sur la prévalence des douleurs cervicales, ainsi que sur les années vécues avec un handicap lié à ces douleurs. Un chiffre marquant : depuis 1994, les cas de cervicalgies ont augmenté de 76,2 %. Cette hausse est attribuée à deux facteurs principaux : la croissance et le vieillissement de la population. En effet, d’ici à 2050, on estime que 269 millions de personnes seront touchées par des douleurs cervicales, soit une augmentation de 32,5 % par rapport à 2020.
Les femmes particulièrement touchées
L’étude confirme une tendance déjà observée : les femmes sont plus fréquemment affectées par les cervicalgies que les hommes. La prévalence des douleurs cervicales s’élève à 2 890 cas pour 100 000 femmes, contre 2 000 pour 100 000 hommes. Les douleurs sont particulièrement invalidantes chez les personnes âgées de 45 à 74 ans, tant chez les femmes que chez les hommes.
Les disparités géographiques sont également notables. L’Afrique du Nord et le Moyen-Orient affichent les taux les plus élevés de cervicalgies, tandis que l’Australie détient le taux le plus bas. Les niveaux de revenus influencent aussi cette prévalence : dans les pays à revenus élevés, celle-ci diminue de 3,8 %, alors qu’elle augmente de 2,1 % dans les pays à faibles revenus.
Causes des douleurs cervicales
Les cervicalgies peuvent être causées par des facteurs structurels, comme l’arthrose cervicale et les hernies discales, qui sont parmi les plus courants. D’autres causes sont fonctionnelles et liées au mode de vie : le port de charges lourdes, la répétition de gestes, ou le travail prolongé sur des écrans d’ordinateur. Les blessures traumatiques, comme les coups du lapin lors d’accidents de voiture, ainsi que des facteurs biopsychosociaux tels que le stress et le manque d’activité physique, y contribuent également.
Stratégies pour limiter les cervicalgies
Les conséquences des douleurs cervicales sont importantes, tant sur la qualité de vie que sur la productivité au travail. Les coûts économiques liés aux soins médicaux et aux arrêts de travail sont considérables. L’accès inégal aux soins, surtout dans les pays à faibles revenus, est une préoccupation majeure.
Pour répondre à ce problème, les auteurs de l’étude recommandent une approche globale en trois volets :
- Prévention : sensibilisation aux bonnes pratiques et ergonomie des postes de travail, promotion de l’activité physique.
- Prise en charge : développement de méthodes basées sur des preuves, encouragement de la kinésithérapie et des thérapies non médicamenteuses.
- Collecte de données : pour mieux comprendre les facteurs de risque et les disparités économiques et géographiques.