Table of Contents
Les Arabes face aux menaces de Trump sur Gaza : quelles solutions ?
Des interrogations se posent quant aux options et aux leviers dont disposent les pays arabes pour contrer le plan du président américain Donald Trump visant à déplacer les habitants de Gaza. Deux experts en affaires américaines ont averti des conséquences d’un manque de position ferme, ce qui pourrait avoir des répercussions graves sur l’Égypte et la Jordanie, qui subissent d’énormes pressions américaines pour accepter ce projet.
Les avertissements des experts
Dans ce contexte, Abdullah Al-Shayji, professeur de sciences politiques à l’Université de Koweït, a souligné que les simples condamnations arabes ne suffisent plus, déclarant que « le plan de Trump menace la sécurité nationale arabe ». Il a ajouté que Trump considère la bande de Gaza comme un homme d’affaires, et qu’il est nécessaire de le « réveiller de sa léthargie, de sa folie et de son imprudence ».
Al-Shayji a insisté sur la nécessité d’adopter des mesures qui mettraient Trump dans une position difficile, telles que la suspension de la normalisation avec Israël, le retrait des ambassadeurs et des investissements, tout en maintenant l’adhésion à l’Initiative de paix arabe.
Appels à une action collective
Bien qu’il ait salué la position « forte » de l’Arabie Saoudite, Al-Shayji a averti de l’absence d’une réaction arabe et islamique unie face à Trump. Il a également plaidé pour que les décisions du prochain sommet arabe soient « hors des sentiers battus », tout en soulignant l’importance d’une présence collective des dirigeants arabes.
Il y a deux jours, le ministère égyptien des Affaires étrangères a annoncé que Le Caire accueillera un sommet arabe d’urgence concernant « les développements récents et graves de la question palestinienne » le 27 février 2025.
Engagement des dirigeants arabes
Al-Shayji a exprimé sa conviction que les pays arabes doivent engager des discussions avec Trump, en raison de son désir d’obtenir le prix Nobel de la paix et de son souhait d’éviter de nouveaux conflits, ainsi que du projet de normalisation avec l’Arabie Saoudite en cas de création d’un État palestinien.
Selon lui, le danger est imminent pour la Jordanie, et les conséquences du plan de Trump sont graves, bien qu’il soit également convaincu que ce plan est « voué à l’échec et stérile ».
Visite du roi jordanien
Le président américain accueillera aujourd’hui au bureau ovale le roi jordanien Abdallah II, avant une rencontre prévue avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi à Washington.
Réactions face aux menaces
De son côté, le politologue et chercheur au Moyen-Orient, Hassan Mneimneh, a souligné la nécessité de répondre à Trump par des mesures escaladées, en mettant l’accent sur la gravité des discussions concernant le déplacement des Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie.
Selon Mneimneh, il est impossible de « rationaliser » Trump, qui pense être « le décideur mondial, et que tout le monde doit se plier à sa volonté ». Il a souligné l’importance de « renforcer la position de la Jordanie au cas où le président américain mettrait à exécution ses menaces, car céder ne mènera qu’à plus d’humiliation ».
Les défis de l’Égypte
Bien qu’il reconnaisse l’absence de moyens de pression pour la Jordanie sur les États-Unis, Mneimneh a noté que Trump a une grande capacité d’influence sur l’Égypte, étant donné qu’elle a été exemptée de la suspension de l’aide américaine.
Il a souligné que l’Égypte fait face à un réel danger et que son armée, si elle ne sert pas les intérêts égyptiens, « s’exposera à des secousses internes et externes », mettant en garde contre la création d’un environnement propice au déplacement des Gazaouis en détruisant les conditions de vie dans la bande de Gaza.
Les véritables intentions de Trump
Mneimneh a conclu que « Trump souhaite parvenir à une formule souhaitée par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui consiste à normaliser les relations en échange de normalisation, tout en écartant la condition de l’établissement d’un État palestinien.
Il a souligné l’importance de l’unité arabe pour faire face à Trump, signalant que l’Arabie Saoudite est actuellement dans une position plus forte qu’elle ne l’était durant le premier mandat de Trump (2017-2021).
Critique des accords de paix
Mneimneh a jugé que l’attachement de l’Autorité palestinienne au cadre des Accords d’Oslo est « voué à l’échec », soulignant que céder aux désirs américains « ne produira aucun résultat positif, surtout après le transfert des meurtres et des destructions de Gaza à la Cisjordanie. »
Les derniers développements
Depuis le 25 janvier dernier, Trump promeut un plan visant à déplacer les Palestiniens de Gaza vers des pays voisins comme l’Égypte et la Jordanie, un projet que ces pays ont rejeté, tout comme d’autres nations arabes et des organisations régionales et internationales.
Lors d’une conférence conjointe avec Netanyahu, Trump a révélé son intention de prendre le contrôle de Gaza et de déplacer les Palestiniens vers d’autres pays, avant d’annoncer qu’il « n’était pas pressé » concernant ce plan, tout en confirmant que les Palestiniens ne pourraient pas revenir à Gaza selon son projet.