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Sur l’île de la Réunion, l’histoire des stérilisations et avortements forcés demeure un chapitre méconnu et douloureux. Dans les années 60, alors que le mouvement pour les droits des femmes prenait de l’ampleur en métropole, des dizaines de femmes réunionnaises subissaient des pratiques inacceptables, souvent sans leur consentement.
Le contexte historique
En novembre 1971, Paris accueille la première grande manifestation du Mouvement de Libération des Femmes. Le 20 novembre, des femmes françaises expriment leur colère et leur demande de droits fondamentaux : disposer de leur corps, choisir d’avoir un enfant, avoir accès à la contraception et à l’IVG. Si cette lutte est aujourd’hui davantage reconnue, il existe un aspect moins connu de cette époque. Les autorités françaises, tout en prônant des discours natalistes, ont pratiqué des stérilisations et avortements forcés sur des femmes considérées comme marginales, notamment celles issues de milieux pauvres, noires ou métisses, et vivant hors de la métropole.
Les violences subies par les femmes réunionnaises
À la Réunion, des médecins, soutenus par les pouvoirs publics, ont eu recours à des pratiques de contrôle des naissances qui ont mutilé des milliers de femmes. Ces interventions étaient souvent justifiées par des préjugés racistes et une idéologie nataliste perverse. De nombreuses victimes ont été laissées dans le silence, leurs histoires oubliées par l’histoire officielle.
Un témoignage important
Pour mettre en lumière cette histoire, Sophie Adriansen a récemment publié le roman graphique Outre Mère, illustré par la dessinatrice réunionnaise Anjale. Cet ouvrage, paru en octobre 2024, explore les vies de ces femmes et les injustices qui leur ont été infligées. Adriansen souligne l’importance de raconter ces récits pour reconnaître et affronter le passé.
Un appel à la reconnaissance
Des documentaires et ouvrages, comme Les trente courageuses de la Réunion ou Michel Debré et la Réunion, dérives d’une ambition républicaine, continuent de mettre en avant ces injustices. La création d’une commission d’enquête, mentionnée dans un rapport déposé en décembre 2018, est un pas vers la reconnaissance de ces violences.
Contexte culturel et mémoire
La mémoire de ces événements est cruciale pour la société réunionnaise actuelle. L’oubli de ces histoires de femmes est un affront qui nécessite d’être réparé par l’éducation et la sensibilisation. En explorant cette histoire, nous devons nous rappeler que les droits des femmes doivent être défendus et protégés, partout et à tout moment.