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Tous les samedis, Charles Pépin répond aux questions des auditeurs d’Inter et aujourd’hui, il a choisi celle de Louis, sur Instagram : « Que faire de nos angoisses de mort ? »
Ne pas fuir nos angoisses
Tout d’abord, il est essentiel de ne pas fuir nos angoisses. Il ne faut pas penser que l’on peut s’en débarrasser simplement en le décidant ou en détournant son esprit. Il est primordial d’éviter de tomber dans ce que Pascal appelle, dans les Pensées, le « divertissement ».
Le divertissement pascalien
Le divertissement pascalien évoque cette tendance à fuir la pensée de la mort en se perdant dans des mondanités, dans l’agitation superficielle, ou même dans des conflits. Toute action visant à éviter de penser à la mort est, en fin de compte, inefficace. Tôt ou tard, nous sommes rattrapés par cette pensée que nous souhaitons fuir. L’angoisse, à ce moment-là, est souvent plus intense. Cela démontre les limites de notre volonté, car il ne suffit pas de vouloir ignorer la mort pour y parvenir.
Comment appréhender l’angoisse ?
Mais alors, comment procéder sans se laisser dévorer par l’angoisse ? Il ne s’agit pas de se laisser submerger, ni de croire que l’on peut complètement s’en débarrasser. Pascal souligne que « nous sommes embarqués » dans l’existence, et que la mort en est une issue inéluctable. Le défi réside dans l’acceptation de notre condition humaine, même si la nature de la mort reste un mystère pour nous.
Se préparer à vivre
Les philosophes, de Socrate à Montaigne, affirment que « philosopher, c’est apprendre à mourir ». Mais comment se préparer à l’inconnu ? Peut-être la véritable sagesse consiste-t-elle à accepter que nous ne serons jamais pleinement prêts pour la mort. La préparation doit s’orienter vers la vie elle-même, en reconnaissant que vivre dans l’impréparation est ce qui rend notre existence riche.
L’angoisse est normale
Il est crucial de comprendre que l’angoisse face à la mort est une réaction normale. L’objectif n’est pas de l’éliminer, mais de veiller à ce qu’elle ne nous paralyse pas. Nous devons apprendre à coexister avec cette pensée. En nous familiarisant régulièrement avec l’idée de la mort, comme le conseillaient les stoïciens, nous pouvons réduire son caractère angoissant.
Changer notre perception de la mort
Les avancées en neurosciences montrent que nous ne nous habituons pas seulement à l’idée de la mort, mais que nous la percevons différemment. Au lieu de la considérer uniquement comme quelque chose de négatif, nous pouvons la voir comme un élément qui donne à la vie son sens et sa saveur.
Que faire si l’angoisse persiste ?
Si cette approche ne suffit pas, il est important de se concentrer sur la vie elle-même. Réfléchissons à ce qui est vraiment important et à ce que nous souhaitons accomplir avant de mourir. En agissant avec l’idée de la mort à l’esprit, nous vivons de manière plus consciente, comme l’a écrit Montaigne. Cette prise de conscience nous rend plus lucides et responsables, et surtout, plus vivants.