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Dans l’Aube, Catherine Manoël, Maître Artisan Confiturier, transforme chaque jour des fruits en délices artisanaux au sein de son atelier situé dans la forêt d’Othe. Face à une demande croissante, elle a décidé de lancer une cagnotte pour doubler sa production.
Un parcours inspirant
Dès son enfance dans le Gard, Catherine rêve d’acheter une mobylette. Son père lui répond en riant : « Si tu veux acheter ton scooter, tu vas travailler ! » C’est ainsi qu’elle passe ses étés chez son oncle boulanger-pâtissier à Avignon, apprenant à réaliser des confitures avec lui. « Que faire d’une gamine de dix ans ? Mon oncle avait une pièce pour la préparation des confitures, c’est là que j’ai débuté », se remémore Catherine. Elle continue à faire des confitures chaque été jusqu’à obtenir son baccalauréat, accumulant des expériences précieuses.
Une reconversion à la quarantaine
À quarante ans, Catherine décide de changer de voie. « J’avais une très belle voiture de sport que j’ai vendue pour m’acheter une camionnette. J’avais un super salaire en tant que DRH, avec une vie confortable et j’ai tout abandonné pour faire des confitures », explique-t-elle. Après treize ans dans le sud de la France, elle s’installe dans la forêt d’Othe, attirée par ses pommiers, et fonde le Comptoir des Confitures.
Initialement, sa demande pour le diplôme de Maître Artisan Confiturier est refusée, mais elle persévère et finit par l’obtenir en 2016, après seize ans d’expérience. « C’est le plus haut diplôme pour un artisan, l’équivalent d’un Bac + 2, Bac + 3 », souligne-t-elle.
Une passion authentique pour la confiture
Catherine Manoël se distingue par l’originalité de ses confitures, mettant en valeur le goût des fruits avec peu de sucre. Elle réalise une cuisson lente dans des chaudrons en cuivre, permettant aux saveurs de se développer pleinement. Privilégiant les circuits courts, elle collabore avec des producteurs locaux depuis vingt-cinq ans et propose plus de 600 recettes dans sa boutique, avec jusqu’à 300 variétés disponibles.
Chaque année, elle utilise 15 tonnes de fruits hors peau et 6 tonnes de pommes pour obtenir de la pectine. « Je refuse d’utiliser les gélifiants industriels que je considère comme cancérigène. Je travaille à l’ancienne pour gélifier les confitures », insiste-t-elle.
Un engagement vers l’international
A l’âge de 68 ans, Catherine n’envisage pas la retraite. Elle prévoit de doubler sa production pour satisfaire la demande croissante, notamment sur des marchés internationaux tels que le Moyen-Orient. « J’ai 20 ans dans ma tête, donc je continue. J’ai signé un contrat d’exclusivité de vente là-bas », déclare-t-elle avec détermination.
Pour réaliser ses projets, elle souhaite multiplier par deux le nombre de bassines et installer une petite chambre froide, estimant le coût total à 15 000 euros. Cela permettrait de créer un emploi et de transmettre son savoir-faire, tout en consolidant sa place sur le marché international.