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Rwanda dénonce les sanctions britanniques liées à la violence en RDC
Le Rwanda a déclaré que les sanctions internationales réduiraient les chances de paix avec les rebelles du M23 en République Démocratique du Congo (RDC), après que le Royaume-Uni a annoncé qu’il suspendrait une partie de son aide bilatérale et imposerait d’autres sanctions diplomatiques à Kigali.
« Les mesures punitives annoncées aujourd’hui par le gouvernement britannique en réponse au conflit dans l’est de la RDC – où le Royaume-Uni a maintenant clairement choisi un camp – sont regrettables », a déclaré le ministère rwandais des Affaires étrangères dans un communiqué publié mardi.
Impact des sanctions
Le Rwanda a souligné que ces mesures n’aideraient en rien la République Démocratique du Congo et ne contribueraient pas à parvenir à une solution politique durable au conflit dans l’est du pays.
Le Royaume-Uni a précisé que les mesures à l’encontre de Kigali resteraient en vigueur tant qu’il n’y aurait pas de progrès significatif dans la cessation des hostilités et un retrait de tous les soldats rwandais du territoire congolais, estimé par les Nations Unies à plusieurs milliers.
Dénégation du Rwanda
Le Rwanda nie avoir fourni des armes et des troupes au M23, affirmant que ses forces agissent en légitime défense contre l’armée congolaise et les groupes hostiles à Kigali.
Le M23 a pris le contrôle de vastes zones riches en minéraux dans l’est de la RDC, y compris les principales villes de Goma et Bukavu, dans un conflit qui a déplacé environ un demi-million de personnes depuis janvier.
Sanctions diplomatiques britanniques
Les sanctions diplomatiques imposées par le Royaume-Uni incluent la fin de la participation à haut niveau aux événements organisés par le gouvernement rwandais et la limitation des activités de promotion commerciale.
Le Royaume-Uni a également annoncé qu’il coordonnerait avec ses partenaires sur de potentielles nouvelles sanctions, qu’il suspendrait l’assistance à la formation militaire et qu’il examinerait les licences d’exportation pour les Forces de défense rwandaises.
L’aide financière bilatérale directe serait suspendue, à l’exception du soutien destiné aux plus pauvres et aux plus vulnérables.
Appel à une solution politique
« Le Rwanda peut avoir des préoccupations en matière de sécurité, mais il est inacceptable de résoudre ces problèmes par la force. Seule une solution politique peut mettre fin à ce conflit », a déclaré un porte-parole du gouvernement britannique.
« Nous encourageons la RDC à engager un dialogue inclusif avec le M23. Nous continuerons à réévaluer notre politique. »
Le secrétaire aux Affaires étrangères britannique, David Lammy, a rencontré la semaine dernière le président rwandais Paul Kagame à Kigali et le président congolais Félix Tshisekedi à Kinshasa.
Sanctions américaines
De même, le Département du Trésor américain a récemment imposé des sanctions contre un ministre rwandais et un haut membre d’un groupe armé en raison de leur rôle présumé dans le conflit.
Le ministre d’État rwandais pour l’Intégration régionale, James Kabarebe, a été ciblé car il est « central au soutien du Rwanda » au groupe armé M23.
Les sanctions américaines ont également visé Lawrence Kanyuka Kingston, un membre senior et porte-parole de l’Alliance du fleuve Congo – qui inclut le M23 – ainsi que deux entreprises qu’il contrôle au Royaume-Uni et en France.