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Des lèvres pulpeuses, un visage lisse, un regard rajeuni… À quel prix ? L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) tire la sonnette d’alarme ce jeudi 27 février, après que huit femmes ont été hospitalisées en réanimation suite à des injections de botox réalisées hors du cadre médical. Toutes ont présenté des symptômes graves de botulisme.
Des pratiques dangereuses
Promues sur les réseaux sociaux comme une solution miracle pour effacer les rides et embellir les traits, ces pratiques illégales se révèlent dangereuses, alerte l’ANSM. Entre août et septembre 2024, ces patientes, injectées par des personnes non qualifiées, ont présenté des symptômes alarmants : « difficulté à parler ou à avaler, difficulté à marcher, vision floue ou double, difficultés respiratoires pouvant nécessiter une trachéotomie », rapporte l’agence du médicament.
Le botulisme, une maladie neurologique grave, s’est déclaré 24 à 48 heures après les injections. « Pour certaines de ces femmes, on était dans des situations de mise en jeu du pronostic vital », a souligné Mehdi Benkebil, directeur de la surveillance à l’ANSM. Toutes avaient été traitées dans le même centre en région parisienne, où des pratiques illégales et un surdosage ont été identifiés comme responsables de ces effets indésirables.
La vente de botox sur internet est interdite
Le botox, ou toxine botulinique, est un médicament strictement réservé à un usage professionnel. Il ne peut être administré que par des médecins spécialistes en chirurgie plastique, dermatologie, ophtalmologie ou autres disciplines médicales reconnues.
Cependant, sur Instagram, TikTok et autres plateformes, des pseudo-médecins et influenceuses continuent de vanter ces injections, souvent réalisées dans des conditions d’hygiène déplorables et avec des produits achetés sur internet.
Mi-septembre 2023, deux sœurs très actives sur les réseaux sociaux avaient par exemple été condamnées à Valenciennes (Nord) à de la prison ferme et du sursis pour des centaines d’injections illégales de botox et d’acide hyaluronique.
L’ANSM a saisi le procureur de la République, entraînant la fermeture du centre incriminé. L’agence rappelle que la vente de botox sur internet ou au grand public est strictement interdite, et que tout prestataire d’esthétique qui l’administre se place hors-la-loi, mettant en danger la santé de ses clients.
Une augmentation des signalements
D’après l’Ordre des médecins, les actes médicaux et chirurgicaux illégaux à visée esthétique connaissent une croissance inquiétante en France : en 2024, le nombre de signalements a atteint un record de 128, contre 123 en 2023 et 62 en 2022.
