Accueil SantéGaza : Les enfants blessés privés de soins et de joie pendant Ramadan

Gaza : Les enfants blessés privés de soins et de joie pendant Ramadan

par Sara
Palestine

Gaza : Les enfants blessés privés de soins et de joie pendant Ramadan

La petite Manah Aqel, blessée, est allongée sur un lit à l’hôpital Nasser dans la ville de Khan Younès, au sud de la Gaza, accablée par la douleur et un flot de souvenirs, après avoir perdu tous les membres de sa famille lors d’un raid aérien israélien sur leur maison dans le camp de réfugiés de Al-Bureij.

Manah, âgée de 8 ans, est la seule survivante de cette attaque qui a détruit son foyer et emporté la vie de ses cinq proches. Elle est maintenant confrontée à des blessures graves nécessitant un traitement à l’étranger.

Ce raid a eu lieu dans la nuit du 16 novembre de l’année dernière, alors que sa famille dormait. Manah raconte : « Je me suis réveillée à l’hôpital, souffrant d’une douleur intense et avec des blessures et des fractures dans mes jambes. »

Manah, la petite fille blessée, fabrique un lanternon en papier pour célébrer le mois de Ramadan dans son lit à l'hôpital Nasser.

Souvenirs perdus

Il ne lui reste plus que ses grands-parents. Pendant la guerre, elle a subi de graves traumatismes à cause des bombardements qui ont coûté la vie à la majorité de sa famille, y compris de nombreux oncles et tantes. Avec des mots chargés de tristesse, Manah exprime son sentiment de solitude et son désir de retrouver ses parents et ses frères et sœurs martyrs.

Interrogée sur ses souvenirs de Ramadan avec sa famille, elle répond innocemment en tenant un petit lanternon dans ses mains : « La nourriture délicieuse de maman, et papa m’achetait un lanternon de Ramadan. Je jouais avec mes amies dans le quartier. Pendant Ramadan, papa allait au marché pour nous acheter tout ce que nous aimions et apportait des décorations. J’aidais maman à décorer la maison. » Après un moment de silence, elle demande : « La maison est partie, ma famille est partie, et je me retrouve seule. Pourquoi nous ont-ils bombardés et les ont-ils tués ? »

Comme Manah, des milliers d’enfants orphelins ont perdu leurs parents ou l’un d’eux à cause de la guerre sans précédent déclenchée par l’État israélien après l’opération « Tsunami d’Al-Aqsa » le 7 octobre 2023.

Un destin suspendu

La grand-mère de Manah, Aafaf Al-Saloul, déclare : « Il ne lui reste que nous. Je suis sa grand-mère malade, sa famille a été martyrisée, ainsi qu’un grand nombre de ses oncles et tantes lors de ce raid et d’autres pendant la guerre. »

Manah a subi plusieurs interventions chirurgicales pour la sauver et la maintenir en vie. Les médecins ont dû couper et retirer une partie de l’os de ses jambes. Selon sa grand-mère Aafaf (60 ans), elle a un besoin urgent de voyager à l’étranger pour un traitement et de subir des opérations de greffe osseuse afin de pouvoir marcher à nouveau et retrouver progressivement sa vie.

Dr. Mohammad Abu Salmia accuse Israël de jouer avec la vie de 16 000 blessés et malades à Gaza qui ont besoin de soins urgents à l'étranger.

Prisonnière de la douleur

Parmi ceux dont le destin dépend du passage par le point de passage de Rafah, le seul accès des Gazaouis vers le monde extérieur, se trouve le blessé Ayman Dawood, qui est « prisonnier » de ses blessures et de ses douleurs à l’hôpital Nasser. Il est triste de ne pas pouvoir voyager pour un traitement et craint que la période d’attente et de souffrance ne s’éternise, surtout avec la fin imminente de l’accord entre la résistance palestinienne et l’État israélien, dont la première phase s’est terminée le 2 mars de cette année.

Ayman (22 ans) est alité à l’hôpital depuis cinq mois après avoir subi un AVC causé par un raid aérien israélien, ce qui a nécessité plusieurs opérations chirurgicales.

Le mois de Ramadan ravive en lui des souvenirs douloureux. Sa blessure à la colonne vertébrale et sa paralysie ne sont pas tout ce qu’il a perdu à cause de la guerre israélienne, qui l’a privé de son père, martyr, et détruit la maison de sa famille, désormais réduite en ruines à plus de 80 % selon les estimations de la municipalité de Rafah lors de l’invasion terrestre en mai dernier.

Regardant ses jambes avec tristesse et douleur, Ayman déclare : « La guerre m’a pris beaucoup, mon père et notre maison. Je ne veux pas passer le reste de ma vie paralysé. Mon seul désir maintenant est de voyager et de me soigner. »

Il s’interroge, les mots lui échappant difficilement : « Jusqu’à quand vais-je rester prisonnier de cet hôpital sans pouvoir bouger de ce lit ? Ramadan est arrivé et ma blessure m’a empêché de jeûner ou de prier les Tarawih. Je ne ressens pas Ramadan, je ne touche pas à sa joie et je perds tout ce que j’ai toujours connu dans ce mois sacré depuis mon enfance. »

Ayman a demandé un transfert médical pour un traitement à l’étranger environ deux semaines après sa blessure, mais il n’a reçu aucun appel jusqu’à présent. Avec des yeux pleins d’espoir et une voix tremblante, il déclare : « J’espère que la réponse viendra et que je pourrai voyager et me soigner avant qu’il ne soit trop tard. »

source:https://www.aljazeera.net/politics/2025/3/4/%d8%a3%d8%b3%d8%b1%d9%89-%d8%a7%d9%84%d8%a3%d9%84%d9%85-%d8%ac%d8%b1%d8%ad%d9%89-%d8%ba%d8%b2%d8%a9-%d9%85%d8%ad%d8%b1%d9%88%d9%85%d9%88%d9%86-%d9%85%d9%86-%d8%a8%d9%87%d8%ac%d8%a9

Cela pourrait vous intéresser

Laisser un commentaire