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Face à la menace croissante de la Russie et de la Chine, l’Europe se trouve à un tournant décisif. Il n’est plus envisageable de compter sur les États-Unis pour sa sécurité, ce qui rend urgent un réarmement européen. Le plan « Prêt pour 2030 », présenté mercredi par la Commission européenne, vise à renforcer rapidement la défense européenne.
Un avertissement clair
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré cette semaine aux cadets danois : « L’époque du dividende de la paix est révolue. L’architecture de sécurité sur laquelle nous nous appuyions n’est plus garantie. » Elle a souligné que l’Europe doit être prête pour des conflits, affirmant que « chaque Européen doit comprendre ce qui est en jeu. » La douleur de la guerre est plus grande que l’inconfort de ces mots.
Les défis de la défense européenne
Historiquement, les efforts de défense européens ont été entravés par deux problèmes majeurs : le manque d’investissement et une mauvaise allocation des fonds. Bien que les dépenses de défense aient augmenté suite à l’invasion russe de l’Ukraine, des investissements plus élevés restent nécessaires face aux menaces actuelles. La Commission européenne et l’OTAN prévoient que la Russie pourrait tenter d’attaquer un État membre de l’UE dans les trois à cinq prochaines années.
Un budget de guerre
Deux semaines auparavant, la Commission avait déjà dévoilé un plan pour libérer davantage de fonds, baptisé « Rearm Europe ». Ce plan prévoit l’émission d’obligations de 150 milliards d’euros et un assouplissement des règles budgétaires, visant à constituer un budget de guerre estimé à 800 milliards d’euros. Les 23 États membres de l’UE également membres de l’OTAN seront ainsi aidés à respecter leurs engagements au sein de l’alliance.
Réduire la fragmentation
Depuis des décennies, la défense européenne souffre de fragmentation tant de la demande que de l’offre. Chaque pays commande des armements, souvent auprès de sa propre industrie, ce qui entraîne un vaste éventail de systèmes d’armement nationaux. Pour remédier à cela, un livre blanc sur la défense européenne a été présenté ce mercredi, préconisant des achats communs et la stimulation de l’industrie de défense européenne.
Dépendance aux États-Unis
Une large part des armements et de la munitions des pays européens est achetée aux États-Unis. Cette dépendance, selon un haut diplomate de l’UE, est difficile à surmonter, car certains pays sont liés à des systèmes d’armement américains pour des décennies. Au cours des cinq dernières années, 64 % des armements ont été acquis auprès des États-Unis par les pays de l’UE.
Combler les lacunes
Pour optimiser l’utilisation des fonds, l’Europe doit collaborer afin de combler les lacunes en matière de défense, notamment en ce qui concerne la défense aérienne, l’artillerie, les munitions, les drones et la cybersécurité. L’objectif est également d’investir dans des capacités essentielles qui sont actuellement fournies par les États-Unis, telles que des avions de transport et des satellites de surveillance.
Une stratégie pour l’avenir
Les États membres de l’UE seront invités à identifier des projets communs jugés trop coûteux ou complexes pour un seul pays. En outre, la stratégie de l’UE inclut également un soutien à l’Ukraine, permettant aux pays de reconstituer leurs stocks après des dons. La relation avec les États-Unis reste cruciale, mais il est clair que l’attention croissante portée à la région Indo-Pacifique pourrait modifier cette dynamique. Le commissaire européen à la défense a déclaré que « 450 millions d’Européens ne devraient pas dépendre de 340 millions d’Américains pour leur défense. »