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Les discussions autour de la formation d’une coalition entre l’Union chrétienne-démocrate (CDU) et le Parti social-démocrate (SPD) en Allemagne rencontrent d’importants obstacles. Depuis le milieu de mars, les deux partis tentent de s’accorder sur un contrat de coalition, mais plusieurs questions restent encore en suspens.
Migration
Lors des négociations préliminaires, l’Union et le SPD ont convenu de refuser l’entrée des demandeurs d’asile aux frontières allemandes, mais cette mesure devra être prise « en concertation avec nos voisins européens ». Le président de la CDU, Friedrich Merz, n’exclut pas des initiatives unilatérales de la part de l’Allemagne, ce que le SPD rejette fermement. Christoph de Vries, un politicien de la CDU, a averti que les sociaux-démocrates ne devraient pas « trop en faire ». Une « véritable réforme de l’asile » est une condition essentielle pour l’Union afin d’établir une coalition.
Fiscalité des entreprises
La CDU souhaite une réduction rapide des impôts sur les sociétés, de 30 % à 25 %. Cependant, selon un rapport du « Spiegel », aucune entente n’a été trouvée dans le groupe de travail compétent. Les sociaux-démocrates n’ont proposé une baisse d’impôts qu’à partir de 2029, le dernier année de la législature, se limitant à une diminution d’un point de pourcentage à 29 %.
Imposition des revenus
Il semble également qu’aucune avancée n’ait été réalisée concernant la réforme de l’impôt sur le revenu. Le SPD a exprimé qu’il pourrait soutenir une baisse d’impôts uniquement si les impôts pour les hauts revenus augmentaient. Concrètement, le SPD a proposé d’augmenter le taux marginal d’imposition de 42 % à 47 % et le taux pour les riches de 45 % à 49 %. Il a également été mentionné la réintroduction de l’impôt sur la fortune, ainsi que des désaccords concernant la demande du SPD de supprimer le quotient conjugal.
Salaire minimum
Le SPD réclame une augmentation du salaire minimum, actuellement fixé à 12,82 euros, à 15 euros de l’heure d’ici 2026. L’Union s’oppose catégoriquement à une nouvelle décision politique pour cette augmentation, comme cela avait été le cas sous la coalition précédente. Carsten Linnemann, secrétaire général de la CDU, a souligné que la décision concernant le montant du salaire minimum devra revenir à la commission chargée du salaire minimum, et non à la politique.
Pensions
Le SPD souhaite garantir un niveau de pension d’au moins 48 % du revenu moyen de manière permanente. Bien que le document de négociation mentionne la sécurisation du niveau des pensions comme objectif, il ne précise pas de chiffre concret. Linnemann a fait savoir que cette stabilisation dépendra de la croissance économique, car la politique des retraites ne doit pas toujours peser sur les jeunes générations. Son collègue du SPD, Matthias Miersch, estime cependant que les 48 % figureront dans le contrat de coalition.
Billet Deutschland
Le SPD souhaite maintenir le billet Deutschland à son prix actuel de manière permanente, avec des tarifs réduits pour les familles, les étudiants et les personnes âgées. Friedrich Merz, président de la CDU, est généralement favorable à cette prolongation, mais cela dépendra clairement d’une éventuelle financement, qui est uniquement assurée pour cette année. Des réserves ont également été exprimées par la CSU concernant cette prolongation.
Santé et soins
Les réformes de la santé et des soins demeurent un point crucial des négociations, nécessitant des milliards d’euros. Les besoins d’intervention sont énormes en raison des déficits des caisses de santé et de soins face à des coûts toujours croissants. L’avenir de la loi sur la légalisation du cannabis, adoptée par le gouvernement précédent dirigé par le SPD, est également incertain.
Paragraphe 218
La semaine dernière, un désaccord est survenu concernant le paragraphe 218, qui interdit en principe les avortements. Les demandes de l’association des femmes du SPD de supprimer cette disposition comme condition pour une coalition ont suscité l’indignation au sein de l’Union.
