Table of Contents
La mort de Wolfgang Amadeus Mozart continue de susciter de nombreuses spéculations et théories. Une théorie particulièrement intrigante suggère que l’antimoine, un métal toxique, aurait pu jouer un rôle dans son décès, administré par son propre médecin. Le Dr Ian James, un pharmacologue et mélomane britannique, a présenté cette théorie lors d’une conférence en octobre 1991, marquant le 200e anniversaire de la mort de Mozart.
Antimoine et symptômes de maladie
Selon Ian James, Mozart souffrait de rhumatismes, et au 18e siècle, l’antimoine était couramment utilisé dans le traitement de cette affliction. Les symptômes notés autour de la mort du compositeur pourraient correspondre à une intoxication à l’antimoine : évanouissements, gonflement des mains et des pieds, dépression, épuisement, teint pâle, blessures purulentes et lésions rénales.
Propriétés de l’antimoine
L’antimoine, qui porte le numéro 51 dans le tableau périodique, est un métal fragile extrait principalement du minéral stibnite, d’où son symbole, Sb. Dans l’Égypte antique, la stibnite était déjà utilisée sous forme de poudre noire pour tracer des lignes autour des yeux.
Bien que l’antimoine soit toxique, il a été utilisé comme remède pendant des siècles. La médecine médiévale se fondait sur un équilibre entre quatre humeurs : le sang, le phlegme, la bile jaune et la bile noire. Des pilules à base d’antimoine étaient administrées comme purgatifs et pour induire des vomissements. Ces pilules, coûteuses, étaient souvent nettoyées et réutilisées, devenant ainsi des héritages familiaux.
Évolution de l’utilisation de l’antimoine
Bien que l’utilisation des pilules d’antimoine ait diminué, l’idée que cette substance pouvait chasser les maladies a perduré. Au 17e siècle, certains croyaient que faire reposer du vin dans une coupe d’antimoine pendant la nuit en améliorait les propriétés curatives. Aujourd’hui, l’antimoine est principalement utilisé comme retardateur de flamme dans les plastiques, notamment dans les vêtements en polyester ignifugés.
Dans les années 90, des préoccupations ont émergé autour de l’antimoine, avec des allégations selon lesquelles il pourrait causer des syndromes de mort subite du nourrisson à travers des protège-matelas, bien que cette théorie ait été infirmée par la suite. Une décennie plus tard, un rapport de Greenpeace a mis en lumière la présence d’antimoine dans les vêtements et jouets, soulevant à nouveau des controverses, même si les niveaux détectés restaient dans les limites de sécurité.
Risque d’intoxication et contexte historique
Il est crucial de noter qu’une substance toxique dans un produit ne signifie pas nécessairement qu’elle représente un risque pour la santé. Tout dépend de la dose ingérée. Des études révèlent que le risque d’intoxication à l’antimoine dans la vie quotidienne est minime. Même les pompiers, qui portent des vêtements contenant de l’antimoine, ne montrent pas de niveaux dangereux dans leur organisme.
Les dernières heures de Mozart
Wolfgang Amadeus Mozart est décédé en 1791 à Vienne à l’âge de 35 ans. De nombreuses théories ont été avancées concernant sa cause de décès. En réponse à la théorie de l’antimoine, un médecin australien a proposé que Mozart soit mort d’une infection strep, qui sévissait à Vienne à l’époque, le compositeur étant particulièrement vulnérable aux maladies. Une autre théorie, plus sensationnelle, suggère qu’il aurait été empoisonné par son rival Antonio Salieri, une idée popularisée par le film *Amadeus* en 1984. Néanmoins, aucun élément de preuve solide ne vient étayer l’une ou l’autre de ces théories.