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Les tensions diplomatiques entre la Chine et les États-Unis continuent de s’intensifier autour du canal de Panama. Le secrétaire à la défense américain, Pete Hegseth, a déclaré, mercredi 9 avril, que les États-Unis devaient faire preuve de *« fermeté »* face à Pékin, qui a dénoncé des *« attaques malveillantes »* de sa part, alors qu’il est actuellement en visite dans ce pays d’Amérique centrale.
Des déclarations fermes lors d’une conférence régionale
M. Hegseth a affirmé lors d’une conférence régionale sur la sécurité à Panama : *« Nous ne cherchons pas la guerre avec la Chine. Et la guerre avec la Chine n’est certainement pas inévitable. Nous ne la cherchons sous aucune forme. Mais ensemble, nous devons prévenir la guerre en faisant preuve de fermeté et de vigueur face aux menaces de la Chine dans cet hémisphère »*.
Devant un public composé de responsables militaires et sécuritaires d’Amérique centrale, il a souligné que des entreprises chinoises *« s’approprient des terres, des infrastructures critiques dans des secteurs stratégiques tels que l’énergie et les télécommunications »*. Il a également mis en garde contre la présence excessive de l’armée chinoise dans l’hémisphère occidental, dénonçant l’exploitation des ressources nationales pour soutenir ses ambitions militaires mondiales.
Une question d’intégrité du canal
À son arrivée, M. Hegseth avait déjà averti que *« les États-Unis ne permettront pas à la Chine communiste ou à tout autre pays de mettre en péril le fonctionnement ou l’intégrité du canal »*. Il a ajouté que *« la Chine ne se servira pas de ce canal comme d’une arme. Ensemble, avec le Panama, nous assurerons sa sécurité »*.
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois, Lin Jian, a réagi avec force, qualifiant les déclarations de M. Hegseth d’*« attaques malveillantes »* qui *« dénigrent et portent atteinte à la coopération Chine-Panama, révélant une fois de plus la nature brutale des États-Unis »*.
Un commerce maritime stratégique
Le canal de Panama est crucial, représentant 5 % du commerce maritime mondial. Les États-Unis, qui ont construit le canal et l’ont ouvert en 1914, en ont cédé le contrôle au Panama en 1999. Cependant, l’ancien président Trump avait menacé de le *« reprendre »*, mettant en avant que celui-ci pourrait être sous le contrôle de Pékin.
Le contentieux actuel concerne l’exploitation de deux ports du canal, Balboa et Cristobal, par le géant hongkongais CK Hutchison. Bien que cette entreprise ait conclu un accord de principe pour vendre ces ports à un consortium américain, une enquête du régulateur chinois pourrait bloquer cette transaction.
Un audit controversé et des relations tendues
Avant la visite de M. Hegseth, les autorités panaméennes avaient annoncé les résultats d’un audit qui indiquait que CK Hutchison avait violé son contrat de concession en ne réglant pas les 1,2 milliard d’euros dus. La société de Hong Kong a contesté ces conclusions, affirmant qu’elles étaient *« contraires à la réalité »*. Ce rapport pourrait être utilisé par le Panama pour retirer plus facilement la concession à CK Hutchison, afin de satisfaire les attentes de Washington.
Une situation diplomatique complexe
Ce voyage de M. Hegseth fait suite à une visite précédente du secrétaire d’État Marco Rubio, qui avait pressé le Panama de réduire la présence chinoise. Le président panaméen, Raul Mulino, a annoncé qu’il ne renouvellerait pas l’accord commercial sur les « Nouvelles routes de la soie », un projet signé en 2017. Hegseth a salué cette décision comme un signe de la compréhension de la menace chinoise par le gouvernement panaméen.
Lors d’une conférence de presse, M. Hegseth a évoqué la possibilité d’un retour de troupes américaines au Panama, idée rapidement rejetée par le ministre de la Défense panaméen, Frank Abrego, qui a déclaré : *« Le Panama a clairement fait savoir par l’intermédiaire du président, José Raul Mulino, que nous ne pouvons pas accepter de bases militaires ou de sites de défense »*.