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Dans le monde musical, il n’est pas rare que des artistes se lancent des piques à travers leurs chansons. Cependant, lorsqu’il s’agit d’insultes visant des personnalités publiques, la justice allemande vient de trancher sur les limites financières de ces expressions.
Crédit photo : IMAGO/Depositphotos
Un diss-track contre des politiciens sanctionné par la justice
Les insultes et attaques personnelles dans la musique sont souvent défendues au nom de la liberté artistique. Les diss-tracks, notamment dans le milieu du rap, sont fréquemment utilisés pour critiquer d’autres artistes, mais aussi des figures politiques. Récemment, un tribunal de Francfort a rendu une décision clé concernant des propos diffamatoires à l’encontre de responsables publics.
Selon le jugement de la cour d’instance de Francfort, les revenus générés par des clips musicaux diffusés sur internet contenant des insultes pénalement répréhensibles peuvent être saisis. Il s’agit, aux yeux de la justice, de profits issus d’une infraction, portant sur un montant total d’environ 1300 euros.
Les faits reprochés au musicien
Le musicien mis en cause est connu pour publier des morceaux à contenu principalement politique. En 2022, il a diffusé une vidéo dans laquelle il déambulait dans Francfort avec un drapeau du parti AfD, tout en proférant des insultes graves à l’encontre de deux membres du gouvernement fédéral de l’époque, les qualifiant notamment de « prostitués » et d’un terme vulgaire extrêmement offensant.
Une sanction financière et une saisie des gains
La cour d’instance a condamné l’artiste à une amende et ordonné la confiscation de tous les revenus issus de la vidéo incriminée. Si elle a rappelé l’importance fondamentale de la liberté d’expression et de création artistique, notamment dans la critique du pouvoir, elle a jugé que dans ce cas précis, le droit à la personnalité des politiciens primait en raison de la nature dégradante des propos.
Le clip a généré environ 600 euros de revenus via les plateformes de streaming telles que YouTube et Spotify, où il a été visionné près d’un demi-million de fois. En outre, le musicien a reçu environ 700 euros de dons. L’ensemble de ces sommes a été récupéré par la justice. Ce verdict, rendu en août dernier, est désormais définitif.