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Protection discrète des Bundesräte à l’étranger : un défi de sécurité

by Sara
Protection discrète des Bundesräte à l'étranger : un défi de sécurité
Suisse, Tunisie, Brésil

Les membres du Conseil fédéral suisse évoluent souvent sans protection visible, que ce soit dans les rues de Berne ou lors d’événements publics. Cette apparente liberté étonne à l’étranger, mais derrière cette discrétion se cache une organisation rigoureuse, notamment lors des déplacements à l’étranger où la protection devient primordiale. Un récent rapport du Fedpol permet aujourd’hui d’éclairer le public sur les coulisses de ces missions de sécurité délicates.

Bundesrat Albert Rösti à Fribourg avec un agent de protection
Rare image : le conseiller fédéral Albert Rösti en visite à Fribourg, protégé discrètement par un agent de sécurité. © Keystone

Une protection discrète mais essentielle à l’étranger

Les déplacements des Bundesräte hors des frontières suisses sont précédés de longues semaines de préparation. Le Service fédéral de la police (Fedpol) organise minutieusement chaque étape pour garantir la sécurité des membres du gouvernement. Contrairement à la Suisse, où les conseillers fédéraux peuvent se déplacer presque librement, à l’étranger, ils sont systématiquement accompagnés par des agents de protection spécialisés.

Un élément clé de cette organisation est la collaboration avec les attachés de police présents localement. Leur connaissance du terrain, des particularités du pays et des réseaux de sécurité est cruciale pour ajuster les mesures de protection en fonction des risques spécifiques de chaque lieu visité.

Un exemple en Tunisie : planification et vigilance

Lors d’une visite de travail en Tunisie, le conseiller fédéral Beat Jans a bénéficié d’une protection particulièrement rigoureuse. Chaque site a été reconfirmé et sécurisé individuellement, la question de la sécurité d’une simple promenade dans la Médina a été soulevée, tout comme la possibilité de se rendre en toute sécurité dans une zone côtière.

Le rapport du Fedpol souligne que la présence de l’attaché de police local a été déterminante. « Il connaît le pays, son fonctionnement et est très bien connecté », explique le document. La coordination des moyens de communication et de la logistique a été optimisée à chaque instant.

Les risques liés à la situation géopolitique, à la criminalité ou à la menace terroriste sont intégrés dans une évaluation complète : « Qu’est-ce qui pourrait pousser quelqu’un à attaquer un ministre suisse ? » se demande le rapport. La réponse est dans une préparation minutieuse et une présence constante de l’équipe de protection.

Le conseiller fédéral n’a quasiment pas été séparé de son équipe de protection rapprochée et de l’attaché de police. Face à la circulation dense et imprévisible de Tunis, les agents du Fedpol ont su s’adapter avec maestria, maîtrisant « l’art subtil de l’évitement » selon les mots du rapport.

Un commissaire anonyme souligne que pour un agent de protection, vigilance rime aussi avec respect et confiance, des qualités qui ont fait toute la réussite de cette mission tunisienne.

Protection dans les favelas de Rio de Janeiro : un défi majeur

En automne 2024, lors du sommet des ministres de la santé du G20 à Rio de Janeiro, la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider a également bénéficié d’une protection étroite. Avant tout déplacement, le Fedpol doit obtenir l’autorisation des autorités brésiliennes, notamment pour que les agents de protection puissent être armés, ce qui nécessite une autorisation spécifique.

Le trajet depuis l’aéroport traversait des favelas, zones réputées comme « no-go » même pour la police locale en raison des affrontements fréquents entre gangs rivaux. Le rapport évoque des échanges de tirs récurrents dans ces quartiers, ce qui a conduit les autorités locales à appliquer des mesures strictes recommandées par l’équipe suisse.

Lors d’une manifestation spontanée en marge du sommet, bien que pacifique, la vigilance des agents suisses est restée maximale. Un agent explique que dans ce métier, « le moindre détail fait souvent la différence. À Rio, c’est précisément ce qui sépare la sécurité du risque ».

Une responsabilité lourde, mais souvent invisible

Les membres du Conseil fédéral, en raison de leur fonction, sont considérés comme des personnes d’intérêt national dont la sécurité est une priorité absolue. La protection qu’ils reçoivent, bien que très discrète, repose sur une organisation complexe et un travail de terrain essentiel pour anticiper et neutraliser les menaces.

Ces missions de protection à l’étranger révèlent l’enjeu majeur que représente la sécurité diplomatique dans un monde où les risques sont multiples et souvent imprévisibles.

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source:https://www.blick.ch/politik/sie-sind-diskret-im-einsatz-bodyguards-der-bundesraete-geben-seltene-einblicke-in-ihren-heiklen-job-id20796677.html

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