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Victoire de la justice américaine contre Google pour monopole publicitaire
Le ministère de la Justice des États-Unis a remporté une affaire majeure contre Google, intentée en janvier 2023, l’accusant de monopole dans le secteur de la publicité numérique. La cour a reconnu que les pratiques anticoncurrentielles de Google sur deux marchés clés ont causé un préjudice important aux éditeurs et aux utilisateurs en ligne, selon le site The Verge.
La juge de la cour de district américaine, Leonie Brinkema, a déclaré : « Les plaignants ont prouvé que Google s’est engagé délibérément dans une série de pratiques anticoncurrentielles visant à acquérir une puissance monopolistique sur les marchés des serveurs publicitaires des éditeurs et des plateformes d’échange publicitaire sur le web ouvert ». Elle a précisé que, pendant plus d’une décennie, Google a lié ses serveurs publicitaires aux plateformes d’échange via des politiques contractuelles et une intégration technologique, renforçant ainsi sa domination sur ces deux marchés.
Violation claire des lois antitrust selon la cour
La décision de la cour s’appuie sur les articles 1 et 2 du Sherman Act, la loi américaine contre les monopoles. Elle a conclu que les pratiques de Google dans le domaine des technologies publicitaires et des espaces d’échange violent clairement cette législation.
En réponse, Li Ann Mulloland, vice-présidente des affaires réglementaires chez Google, a déclaré : « Nous avons gagné la moitié de cette affaire et allons faire appel de l’autre moitié. La cour a estimé que nos outils pour les annonceurs et nos acquisitions, comme celle de la société publicitaire DoubleClick, ne nuisent pas à la concurrence ».
Elle a ajouté : « Nous contestons la décision concernant nos outils pour les éditeurs. Ces derniers disposent de nombreuses options et choisissent Google car nos technologies publicitaires sont simples, abordables et efficaces ».
Précédents jugements et avertissements judiciaires
En août 2024, le juge fédéral Amit Mehta avait déjà condamné Google pour violation de la loi antitrust en raison de son monopole sur les marchés de la recherche et de la publicité. Cette décision faisait suite à une analyse approfondie des témoignages et des preuves présentées.
La juge Brinkema a également mis en garde Google pour la suppression de communications internes, citant une application de messagerie interne ayant effacé des enregistrements de conversations entre employés. Elle a précisé : « Bien que cette action puisse être sanctionnée, la cour n’a pas jugé nécessaire de punir l’entreprise dans cette affaire, ayant pu se baser sur les témoignages et preuves disponibles ».
Accusations de monopole dans trois marchés distincts
Sur une période de trois semaines, le ministère de la Justice a accusé Google d’avoir illégalement monopolisé trois marchés distincts dans la technologie publicitaire :
- Les outils publicitaires pour les éditeurs
- Les réseaux publicitaires pour les annonceurs
- Les plateformes d’échange publicitaire facilitant les transactions
Les autorités ont argués que Google a lié illégalement les serveurs publicitaires des éditeurs à sa plateforme d’échange, enfreignant ainsi la législation antitrust.
Google défend sa stratégie commerciale
Google a rejeté la vision gouvernementale du marché, la qualifiant d’artificielle et déconnectée de la réalité. L’entreprise a souligné que ses outils permettent aux éditeurs et annonceurs de générer des revenus, et que la possession d’outils dans différentes parties du marché facilite une collaboration bénéfique pour les consommateurs.
Elle a insisté sur le fait que ses comportements sont justifiés par des raisons commerciales légitimes et que le gouvernement cherche simplement à lui dicter la manière de gérer ses activités.
Prochaines étapes judiciaires et menace sur Chrome
Suite à ce jugement, une nouvelle audience fédérale est prévue à Washington entre Google et le ministère de la Justice pour définir les modalités d’exécution du jugement. Cette phase intervient après que la cour ait déjà rendu sa décision dans l’affaire liée à la recherche.
Dans ce cadre, le ministère, sous l’administration du président Joe Biden, a proposé une mesure radicale : démanteler Google en séparant son navigateur Chrome et en l’obligeant à publier les résultats de recherche de manière indépendante.