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La consommation intérieure en Chine face à la chute des exportations vers les États-Unis
Les analystes de Capital Economics estiment que, théoriquement, les consommateurs chinois pourraient absorber l’impact du déclin des exportations vers les États-Unis. Cependant, cela nécessiterait un soutien gouvernemental beaucoup plus important que ce que les décideurs semblent prêts à offrir actuellement.
En effet, les ventes au détail en Chine dépassent les exportations vers les États-Unis de plus de dix fois. Une augmentation modeste de seulement 4 % de la consommation des biens locaux sur une période de deux ans pourrait suffire à compenser la perte estimée à environ deux trillions de yuans (276 milliards de dollars) causée par les tarifs douaniers américains.
Le rapport souligne toutefois que les autorités devront augmenter considérablement les transferts financiers aux ménages au-delà des annonces faites jusqu’à présent pour parvenir à cet objectif.
Un dynamisme limité soutenu par des mesures de stimulation
Les ventes au détail en Chine ont enregistré une hausse annuelle de 5,9 % en mars, le rythme de croissance le plus élevé en 14 mois. Néanmoins, Capital Economics précise que cette progression est largement attribuable au programme gouvernemental de remplacement des biens de consommation.
Ce type de programme peut modifier la composition de la consommation, mais il n’augmente le pouvoir d’achat des ménages qu’à hauteur du montant du soutien accordé. Cette année, les incitations à ce remplacement s’élèvent à 300 milliards de yuans (41 milliards de dollars), ce qui représente seulement environ 0,2 % du produit intérieur brut (PIB).
Par ailleurs, le rapport note un ralentissement de la croissance des revenus réels au premier trimestre, réduisant les chances d’un redressement économique sans une augmentation significative des transferts financiers aux ménages.
Confiance des consommateurs et perspectives pour la consommation locale
Les analystes suggèrent que la réduction du taux d’épargne des ménages pourrait constituer une autre voie pour stimuler la consommation intérieure. Toutefois, cette option dépend fortement du niveau de confiance des ménages envers leur situation financière, qui est étroitement lié à la reprise des prix de l’immobilier.
Selon le rapport, si les prix de l’immobilier restent sous pression et que la guerre commerciale continue d’affecter la confiance générale, le gouvernement devra convaincre les ménages de réduire leurs économies de précaution.
Bien que de nouvelles interventions politiques soient envisageables, Capital Economics exprime des doutes quant à la capacité des autorités chinoises à fournir un soutien suffisant pour permettre une hausse des dépenses des ménages capable de compenser intégralement la baisse de la demande américaine.