Table of Contents
Don Samuele Marelli a été reconnu coupable de violences sexuelles sur de jeunes personnes, y compris des mineurs, placés sous sa responsabilité. Le tribunal ecclésiastique lombard a rendu son verdict à l’issue du procès en première instance contre l’ancien responsable diocésain de la Fédération des oratoires milanais, affecté depuis 2017 à la paroisse de Seregno. La sanction est lourde : cinq ans d’éloignement de la diocèse, interdiction d’exercer tout ministère sacerdotal public, et privation pour dix ans du droit de confesser et de diriger spirituellement.
Le verdict du tribunal ecclésiastique
La Diocèse ambrosienne a officialisé la décision via un communiqué publié sur le site Chiesadimilano.it, détaillant le cœur du jugement rendu après près d’un an d’enquête. Ces investigations ont débuté suite à des plaintes émanant de jeunes fréquentant l’oratoire pastoral dirigé par don Marelli jusqu’en août 2024.
Le tribunal ecclésiastique, opérant parallèlement à la justice pénale qui mène aussi une enquête suite à des plaintes déposées au parquet, a informé l’archevêque de la reconnaissance de la culpabilité de don Samuele Marelli. Il est accusé de deux infractions canonique graves :
- Des actes contraires au sixième commandement du Décalogue, commis sur un mineur par un clerc.
- Des actes similaires envers une personne majeure, perpétrés par abus d’autorité.
Le sixième commandement, relatif à l’adultère, implique ici la violation de la promesse de chasteté faite par un prêtre.
Les sanctions imposées à don Samuele Marelli
Déjà éloigné de ses fonctions depuis les premières accusations, don Marelli subit des mesures restrictives sévères :
- Interdiction de résider sur le territoire de l’archidiocèse de Milan pendant cinq ans.
- Interdiction d’exercer publiquement tout ministère sacerdotal pendant cinq ans.
- Interdiction permanente d’avoir des contacts volontaires avec des mineurs, sauf en présence d’un adulte accompagnateur.
- Privation pendant dix ans de la faculté de confesser et d’exercer des fonctions de direction spirituelle.
- Interdiction définitive d’établir tout contact volontaire, quel qu’en soit le moyen, avec les personnes canoniquement domiciliées à Seregno durant son ministère.
Ces mesures sont prises avant toute décision éventuelle de la magistrature pénale concernant un renvoi en jugement du prêtre.
Le communiqué insiste sur la finalité des peines canoniques : restaurer la justice, provoquer le repentir de l’accusé et réparer le scandale, protégeant ainsi le bien de tous les fidèles.
Les suites judiciaires et le contexte pastoral
Étant donné qu’il s’agit d’un jugement en première instance, un appel est possible, ce qui empêche de considérer cette décision comme définitive. En attendant, les mesures restrictives veillent à empêcher tout contact de don Marelli avec les jeunes et la communauté chrétienne milanaise.
Il est notamment interdit au prêtre d’exercer publiquement son ministère hors de son lieu de résidence actuel et de nouer des relations avec les fidèles de la communauté de Seregno.
Monsignor Michele Elli, vicaire épiscopal de la zone pastorale V, a exprimé dans une note son soutien aux victimes et à la communauté chrétienne affectée :
« En ce dimanche où nous célébrons la ‘Divine Miséricorde’, j’exprime une nouvelle fois ma proximité envers toutes les personnes impliquées et souffrant de cette affaire, ainsi qu’envers toute la communauté chrétienne qui traverse un moment de trouble et de blessure. Ces faits nous incitent à améliorer la formation de tous ceux qui exercent un service éducatif, à renforcer la prévention et à partager davantage les choix et styles éducatifs. »
Il a également remercié ceux qui, dans cette situation difficile, ont soutenu le parcours des nombreuses personnes concernées et de l’oratoire.
Enquête canonique et judiciaire
Lorsque la procédure canonique contre don Marelli a commencé à être connue à Seregno, l’archevêque de Milan, Mario Delpini, avait publié un document expliquant le choix de ne pas rendre l’affaire publique initialement. Ce choix découle de la conviction que seuls des majeurs étaient impliqués dans les actes reprochés :
« Depuis février 2024, une ‘enquête préliminaire’ a été ouverte, conformément à la réglementation canonique, pour vérifier la commission d’un délit canonique. Les dossiers ont été envoyés au Dicastère pour la Doctrine de la Foi. En juin 2024, suivant les indications de la Sainte-Siège, le tribunal ecclésiastique régional lombard a lancé le procès en première instance, dont la conclusion est attendue dans les prochaines semaines. »
Indépendamment de la procédure ecclésiastique, le parquet de Monza a débuté ses propres investigations à la suite d’une plainte déposée par la famille d’un mineur impliqué. Une dizaine de jeunes auraient été entendus par les autorités ecclésiastiques durant l’enquête préliminaire. Les détails des accusations restent cependant peu clairs, bien que les faits soient qualifiés de « très graves ».