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Lors de la manifestation du 1er mai 2025 à Paris, plusieurs élus et militants du Parti socialiste (PS) ont été victimes d’agressions. Selon Nicolas Mayer-Rossignol, premier secrétaire délégué du PS, ces violences ont été motivées par leur appartenance socialiste et, pour certains, par des raisons antisémites.

Violences ciblées contre les socialistes lors du cortège
Les incidents sont survenus aux abords du stand du Parti socialiste installé sur le parcours de la manifestation. Des manifestants vêtus de noir, certains arborant des drapeaux antifascistes, ont violemment bousculé militants et élus socialistes. Le ministère de l’Intérieur fait état de quatre blessés légers parmi eux. Le PS a déposé une plainte, et une personne a été placée en garde à vue, selon le parquet.
Nicolas Mayer-Rossignol a témoigné sur Sud Radio : « Il y a eu d’abord des insultes, des menaces verbales… Puis sont arrivés des lâches encagoulés, vêtus de noir, qui ont agressé physiquement les militants et élus socialistes. Pourquoi ? Parce qu’ils sont socialistes, et parce que certains sont juifs. »
Le maire de Rouen, également numéro deux du PS et rival d’Olivier Faure pour le prochain congrès du parti en juin, a souligné la gravité des faits : « Il y a eu des tirs de mortiers. Des camarades se sont retrouvés aux urgences, blessés. Cela aurait pu être extrêmement grave. »
Jérôme Guedj visé par des insultes antisémites
Le député socialiste Jérôme Guedj, de confession juive, a dû être retiré du cortège après avoir été « de nouveau la cible d’insultes antisémites », a indiqué Lamia El Aaraje, première secrétaire de la fédération socialiste de Paris. Ce n’est pas la première fois que M. Guedj fait face à de tels propos : il avait déjà quitté un rassemblement contre l’islamophobie suite au meurtre d’un fidèle dans une mosquée du Gard.
Le député a condamné ces attaques : « Tout cela est cohérent avec la détestation qu’ils [les agresseurs] ont à l’égard des socialistes et à mon endroit singulier. Cela pue l’antisémitisme. »
Tensions exacerbées à gauche après les agressions
Les événements ont créé une vive émotion dans le camp de gauche. Nicolas Mayer-Rossignol a regretté l’absence de soutien clair, en particulier de La France insoumise (LFI), envers Jérôme Guedj. Selon lui, la stratégie de « fracturation » et de « brutalisation » du débat public portée par le mouvement de Jean-Luc Mélenchon entretient un climat délétère.
En réaction, Manuel Bompard, coordinateur de LFI, a déclaré sur le réseau social X : « Merci aux médias d’arrêter de nous imputer n’importe quelle action contre un tel ou une telle dans les manifestations parisiennes. Nous ne sommes pas d’accord avec le fait que l’on règle des désaccords politiques comme cela. »
Marine Tondelier, cheffe de file des Écologistes, avait auparavant suscité la controverse en refusant de qualifier d’antisémitisme d’extrême gauche la prise à partie de Jérôme Guedj et en laissant entendre que le député avait un comportement provocateur. Elle a finalement présenté ses excuses, expliquant avoir été mal informée des incidents.
Discordes internes au Parti socialiste
Au sein même du PS, le climat reste tendu. Jérôme Guedj, opposant à Olivier Faure pour la direction du parti, a critiqué ce dernier sur X pour ne pas avoir pris contact avec lui depuis les agressions, déplorant l’absence de soutien de la part du premier secrétaire.
Soutiens au député socialiste
Plusieurs personnalités de gauche ont manifesté leur solidarité avec Jérôme Guedj :
- Clémentine Autain, députée du groupe Écologiste et social, a affirmé sur RTL : « Il faut être clair, je soutiens Jérôme Guedj. »
- Lucie Castets, invitée sur Franceinfo, a réaffirmé : « Il y a des actes d’antisémitisme en France, je les condamne tous sans réserve, y compris les violences subies par Jérôme Guedj. »