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La dépression touche une personne sur cinq au cours de sa vie et représente un défi majeur de santé publique en France, notamment en raison du risque suicidaire qu’elle engendre chaque année. Une avancée thérapeutique innovante utilisant des ultrasons focalisés de faible intensité suscite aujourd’hui un nouvel espoir pour les patients souffrant de formes sévères et résistantes à la médication classique.
Une nécessité de traitements alternatifs face aux limites des antidépresseurs
Les antidépresseurs demeurent le traitement de première intention pour la dépression, mais leurs effets se manifestent souvent après plusieurs semaines. De plus, environ un tiers des patients ne répondent pas à ces médicaments, soulignant l’urgence de développer des alternatives efficaces. Les chercheurs s’intéressent ainsi à la stimulation ciblée de zones cérébrales profondes impliquées dans la régulation de l’humeur.
Historiquement, cette stimulation nécessitait l’implantation d’électrodes intracérébrales, une technique invasive. Désormais, une équipe conjointe du GHU Paris, de l’Inserm, du CNRS, de l’Université Paris Cité et de l’ESPCI Paris-PSL a mis au point une méthode non invasive utilisant des ultrasons focalisés, permettant d’atteindre précisément ces structures cérébrales.
Une innovation technique au service de la santé mentale
Selon l’Inserm, cette approche par ultrasons offre pour la première fois la possibilité de stimuler de manière ciblée, précise et non invasive des structures cérébrales profondes comme la région cingulaire subcalleuse, via un dispositif portable. Cette région joue un rôle clé dans la modulation des émotions et est souvent impliquée dans la dépression résistante aux traitements.
L’essai clinique mené a consisté en une administration quotidienne d’ultrasons pendant cinq jours consécutifs à cinq patients souffrant de dépression sévère et ne répondant pas aux traitements médicamenteux habituels.
Des résultats prometteurs malgré des limites à considérer
Les scores mesurant la sévérité de la dépression ont montré une diminution progressive au fil des traitements, aboutissant à une réduction moyenne de 60 % à l’issue des cinq jours. Ces résultats préliminaires ouvrent la voie à une nouvelle piste thérapeutique attrayante pour les cas de dépression résistante.
Cependant, les chercheurs appellent à la prudence : cette première étude de sécurité a été conduite sur un nombre restreint de patients, sans groupe placebo comparatif. Des essais à plus grande échelle sont désormais nécessaires afin de confirmer l’efficacité et la sécurité du traitement à base d’ultrasons dépression.