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Les dirigeants du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) se sont réunis en congrès du 5 au 7 mai dans les montagnes de Qandil, en Irak, pour envisager la dissolution du parti, marquant ainsi un tournant majeur dans le conflit kurde en Turquie.
Un congrès décisif pour la dissolution du PKK
Selon l’agence pro-kurde ANF, le 12e congrès du PKK s’est tenu « avec succès » dans les « zones de défense Media », désignant le massif montagneux de Qandil où se trouve le commandement militaire du mouvement. Cette réunion fait suite à l’appel historique lancé par leur leader Abdullah Öcalan pour déposer les armes et dissoudre le parti.
Le communiqué officiel de la présidence du congrès a salué l’événement en évoquant des « décisions d’une importance historique » prises sur la base de cet appel. Ce congrès est perçu comme une étape clé pour mettre fin à plusieurs décennies de violence ayant causé près de 40 000 morts en Turquie.
L’appel d’Abdullah Öcalan à la paix
Le 27 février dernier, Abdullah Öcalan, figure emblématique du PKK emprisonné depuis 26 ans sur l’île-prison d’Imrali près d’Istanbul, avait invité son mouvement à déposer les armes et à dissoudre le parti. Cet appel, relayé après une médiation entamée à l’automne avec le soutien du nationaliste turc Devlet Bahceli et du parti pro-kurde DEM, avait conduit le PKK à annoncer un cessez-le-feu immédiat le 1er mars.
Toutefois, les travaux du congrès ont été retardés par le décès le 3 mai de Sirri Süreyya Önder, un médiateur clé proche du leader kurde et membre influent du DEM, rappelant la complexité des négociations en cours.
Un hommage au médiateur et une incertitude persistante
Le congrès a rendu hommage à Sirri Süreyya Önder, saluant son rôle déterminant dans la préparation de ce rapprochement. Le parti a appelé à l’unité pour atteindre les objectifs de paix et de démocratie portés par ce dernier.
Malgré ces avancées, le président turc Recep Tayyip Erdogan a exprimé sa prudence, affirmant que les opérations militaires contre le PKK continueraient si les engagements de paix n’étaient pas respectés. Les bombardements turcs ont d’ailleurs empêché la tenue de certaines réunions en mars, témoignant des tensions toujours présentes sur le terrain.
Le futur incertain d’Abdullah Öcalan
Le sort personnel d’Abdullah Öcalan demeure flou. Un responsable du parti au pouvoir AKP a suggéré un assouplissement des conditions de détention, sans évoquer sa libération. Selon ce même interlocuteur, Öcalan aurait déclaré ne pas vouloir quitter sa prison d’Imrali, craignant pour sa sécurité s’il était libéré. Des mesures administratives devraient permettre une assistance renforcée et des rencontres plus fréquentes avec sa famille et le parti DEM.
Les combattants kurdes en Syrie exclus du processus
Par ailleurs, les forces kurdes engagées dans les Forces démocratiques syriennes (FDS) dans le nord-est de la Syrie ont affirmé qu’elles ne se sentaient pas concernées par l’appel à la dissolution et au désarmement du PKK. Cette position souligne la fragmentation des acteurs kurdes dans la région.
Par ailleurs, l’Irak a conditionné tout accord de paix à un retrait complet de son territoire de l’armée turque et des combattants du PKK, une exigence qui complique davantage le processus de désescalade.