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En Haute-Savoie, le projet de construction de l’autoroute A412, reliant Machilly à Thonon-les-Bains, suscite une forte opposition. Prévue pour démarrer en 2026, cette nouvelle infrastructure de 16,6 kilomètres est contestée par de nombreux écologistes, agriculteurs et habitants, inquiets des impacts environnementaux et sociaux.
Manifestation sur le tracé de la future autoroute
Le samedi 10 mai, plusieurs centaines de manifestants, composés de marcheurs, cyclistes et agriculteurs avec leurs tracteurs, se sont rassemblés à Perrignier pour exprimer leur rejet du projet. Organisée par des collectifs écologistes et agricoles, cette mobilisation a eu lieu directement sur le tracé de l’A412, une autoroute destinée à désenclaver la région du Chablais.
Le projet, qui date de plus de trente ans, reste très controversé en Haute-Savoie. Sa mise en service est prévue pour 2029, après le lancement des travaux l’année prochaine. Les manifestants scandent des slogans tels que « De Genève à Thonon, l’A412, non » ou encore « Du reblochon, pas du goudron ».
Des inquiétudes sur l’agriculture et la biodiversité
Parmi les manifestants, Caroline, maraîchère à Saint-Julien-en-Genevois, dénonce la menace que représente ce projet pour la biodiversité et les terres agricoles. Elle souligne qu’une voie ferrée existe déjà et que le bétonnage accru mettrait en péril l’équilibre écologique.
Les opposants estiment que l’autoroute condamnera environ 150 hectares de terres agricoles précieuses. David, agriculteur céréaliers sur le tracé, exprime sa colère : « Ça va nous ramener encore plus de monde, plus de béton et plus d’expropriations agricoles. C’est pour l’immobilier qu’ils font ça, ils veulent de l’argent ». Il ajoute que ces terres sont indispensables pour produire du fourrage de qualité, essentiel à la fabrication de fromages locaux comme le reblochon et l’abondance.
Des avis partagés sur l’utilité de l’autoroute
Si une partie de la population s’oppose farouchement au projet, d’autres, comme Rico résident à Machilly, voient dans cette autoroute une solution nécessaire à la congestion routière. Il évoque les embouteillages quotidiens aux heures de pointe : « À partir de 17 heures, si vous êtes au rond-point de Machilly et que vous devez aller à Thonon, vous allez mettre deux heures parce que tout est bouché. Ce n’est pas que je suis pour, c’est une question d’intelligence ».
Recours administratif en perspective
Les opposants ne comptent pas abandonner la lutte. Un des organisateurs de la mobilisation a annoncé l’intention de déposer un recours dès que la préfète attribuera l’autorisation environnementale, dernière étape avant le lancement des travaux. Il se réfère à l’exemple de l’autoroute A69 à Toulouse, dont le projet avait été retoqué, espérant que cela dissuadera le démarrage des chantiers sur l’A412.