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La question d’un cessez-le-feu en Ukraine est au cœur des discussions de l’Union européenne, qui conditionne toute reprise de négociations avec la Russie à l’arrêt des hostilités. Cette position est réaffirmée alors que Vladimir Poutine propose de relancer les pourparlers en Turquie, mais sans cessez-le-feu préalable.
Un cessez-le-feu indispensable pour entamer les négociations
La haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères, Kaja Kallas, a insisté à son arrivée à Londres pour une réunion des ministres des Affaires étrangères du groupe Weimar+ (Allemagne, France, Pologne, Italie, Espagne, Royaume-Uni) : « Pour engager toute discussion de paix, un cessez-le-feu est indispensable. Nous devons aussi constater la volonté de la Russie de s’asseoir à la table avec les Ukrainiens. »
Elle a souligné que la paix nécessite la coopération des deux parties, alors que la Russie semble privilégier la guerre. « Plus de deux mois se sont écoulés depuis que l’Ukraine a accepté un cessez-le-feu inconditionnel, mais la Russie n’a fait que jouer », a-t-elle déclaré, rappelant que les attaques russes se poursuivent, y compris ce lundi.
Pression européenne accrue après la visite à Kiev
Le week-end dernier, la pression européenne pour un cessez-le-feu s’est intensifiée avec la visite à Kiev des dirigeants d’Allemagne, France et Royaume-Uni, Emmanuel Macron, Keir Starmer et Friedrich Merz, qui se sont entretenus avec le président ukrainien Volodymyr Zelenski.
Emmanuel Macron a confirmé : « Nous avons présenté une proposition claire : un cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours à compter de lundi. Le président Zelenski s’y est engagé sans conditions. Nous attendons désormais une réponse claire de la Russie. Il ne peut y avoir de négociations tant que les armes parlent et que les civils sont bombardés. »
Malgré une discussion téléphonique avec Donald Trump, qui soutient la proposition de Poutine pour des pourparlers en Turquie, ce dernier ne conditionne pas cette rencontre à un cessez-le-feu préalable, contrairement à la position européenne.
La perspective d’une rencontre en Turquie conditionnée à une trêve
Volodymyr Zelenski a exprimé sa volonté de rencontrer Vladimir Poutine en Turquie le 14 mai, à condition qu’une trêve soit en place. « Continuer à faire mourir des gens, même un jour de plus, n’a aucun sens. Nous espérons que la Russie acceptera un cessez-le-feu complet, ferme et vérifiable à partir du 12 mai, et nous sommes prêts à nous réunir », a-t-il déclaré.
José Manuel Albares, ministre espagnol des Affaires étrangères, a rappelé à Londres la proposition européenne : « Un cessez-le-feu ferme et inconditionnel de 30 jours, qui devrait commencer immédiatement. L’Europe et l’Ukraine veulent la paix. Il revient à la Russie et à Vladimir Poutine de répondre. Ce serait un premier pas vers une paix durable, juste et conforme à la Charte des Nations unies. »
Maintien de la pression sur Moscou et sanctions à venir
Face à la flexibilité affichée récemment par Donald Trump sur les sanctions, les alliés de l’Ukraine insistent sur la nécessité d’intensifier la pression sur Moscou. « Nous devons appuyer davantage car tout le monde souhaite la fin de cette guerre », a souligné Kaja Kallas.
L’Union européenne prépare son 17e paquet de sanctions, ciblant individus et entités liés au conflit, notamment la flotte russe utilisée pour contourner les mesures restrictives en vigueur depuis trois ans. Ces nouvelles sanctions pourraient être adoptées mercredi, sous réserve de l’unanimité des États membres.
Les membres du groupe Weimar+ poursuivent aussi leurs discussions pour renforcer l’aide à l’Ukraine. L’Espagne souhaite notamment que les avoirs gelés de la Russie dans le cadre des sanctions servent à financer la reconstruction ukrainienne, au-delà de l’utilisation actuelle des intérêts générés par ces fonds, dont la propriété est contestée.