Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a lancé un avertissement lundi face au risque imminent de famine dans la bande de Gaza. Il a souligné que deux millions de personnes sont en train de mourir de faim dans ce territoire assiégé, alors que la fermeture des points de passage par Israël se prolonge depuis plus de deux mois, aggravant une crise alimentaire dramatique.
Lors de l’ouverture de la réunion annuelle des États membres de l’OMS à Genève, Tedros a dénoncé « le risque croissant de famine à Gaza, dû à l’interdiction délibérée d’entrée des aides humanitaires », alors que « des tonnes de nourriture sont bloquées à la frontière, à seulement quelques minutes de là ».
Il a également souligné que l’escalade des hostilités, les ordres d’évacuation, la réduction des zones accessibles aux opérations de secours ainsi que le blocage des aides contribuent à un afflux massif de victimes dans un système de santé déjà à bout de souffle.
« Des personnes meurent de maladies évitables pendant que des médicaments attendent à la frontière. Les attaques contre les hôpitaux privent les habitants de soins essentiels et les dissuadent d’en réclamer », a-t-il ajouté.
Face à cette situation dramatique, il a appelé à l’évacuation de milliers de malades hors de Gaza pour qu’ils puissent recevoir des soins. Il exhorte les pays membres à accueillir davantage de patients et demande à Israël de leur permettre de quitter Gaza tout en autorisant l’entrée de nourriture et de médicaments dans la région.
Aide humanitaire indispensable
Par ailleurs, le bureau de presse du gouvernement de Gaza a confirmé que le territoire nécessite chaque jour :
- 500 camions d’aides d’urgence comprenant de la nourriture, des médicaments et des fournitures médicales ;
- 50 camions de carburant minimum, vital pour le fonctionnement des boulangers, des hôpitaux, des stations de pompage d’eau et des systèmes d’assainissement.
Dans un communiqué, le bureau a dénoncé « la poursuite d’un génocide et d’une agression brutale sous un blocus israélien étouffant », provoquant une aggravation rapide de la famine et de l’effondrement humanitaire. Cette situation menace directement la vie de plus de 2,4 millions de civils palestiniens à Gaza.
Les faits sur le terrain et le délabrement accéléré de multiples secteurs indiquent que ce minimum quotidien d’aide est essentiel pour empêcher un effondrement total. Le communiqué précise que Gaza fait face à une catastrophe humanitaire complète :
- Des dizaines de boulangeries ont cessé leur activité ;
- Les hôpitaux ferment les uns après les autres ;
- La population est privée des besoins les plus élémentaires, notamment nourriture, eau, électricité et médicaments.
Le bureau met en garde contre la poursuite de cette situation critique liée au blocus israélien, qualifiant l’inaction internationale face à cette famine et à cette mort lente de « honte pour le monde entier ».
Prise de position d’Israël
Le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé dimanche qu’Israël autoriserait l’entrée d’une « quantité minimale » de nourriture dans la bande de Gaza, après plus de deux mois d’interdiction totale de toute aide humanitaire.
Ce lundi, Netanyahu a également confirmé que son pays souhaite éviter une famine à Gaza, motivé par des considérations diplomatiques.
Malgré cet engagement, Israël poursuit depuis 79 jours une politique systématique de privation alimentaire à l’encontre d’environ 2,4 millions de Palestiniens vivant à Gaza, en maintenant fermés les points de passage pour les aides médicales et alimentaires.
Avec le soutien inconditionnel des États-Unis, Israël commet depuis le 7 octobre 2023 des crimes qualifiés de génocide contre la population de Gaza. À ce jour, plus de 174 000 Palestiniens ont été tués ou blessés, parmi lesquels une majorité d’enfants et de femmes, plus de 11 000 sont portés disparus, et des centaines de milliers sont déplacés.