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Chez les personnes atteintes de diabète de type 1 (DT1), la maîtrise de la glycémie postprandiale (GPP) est un enjeu majeur. Si les glucides sont connus pour influencer directement la glycémie après les repas, l’impact des protéines sur cette dernière reste encore mal compris. Pourtant, des recherches récentes révèlent que les protéines pourraient jouer un rôle essentiel dans la gestion des hypoglycémies nocturnes chez ces patients.
Les mécanismes d’action des protéines sur la glycémie
Lorsque les protéines sont ingérées, elles augmentent les concentrations plasmatiques d’acides aminés (AA). Ces acides aminés stimulent la sécrétion de glucagon, une hormone qui élève la production hépatique de glucose (PHG), soit directement, soit par le biais des incrétines. Chez les personnes avec DT1, l’absence de sécrétion d’insuline endogène renforce cet effet, conduisant à une élévation prolongée de la glycémie plusieurs heures après la prise alimentaire.
Parmi les acides aminés, la glycine et l’arginine jouent un rôle prépondérant en induisant une forte sécrétion de glucagon. Ainsi, la qualité des protéines consommées influence directement la réponse glycémique postprandiale.
Des recherches prometteuses sur les protéines de lactosérum
Les études rigoureuses dans ce domaine restent rares, mais les premières données suggèrent un potentiel intéressant pour les protéines de lactosérum, notamment en prévention des hypoglycémies nocturnes et celles induites par l’exercice physique.
Ces protéines, grâce à leur absorption rapide, augmentent modérément mais durablement la glycémie. Par exemple, la consommation de 50 g de protéines de lactosérum avant le coucher peut réduire de 2,5 fois la nécessité d’administrer du glucose pour maintenir une glycémie stable durant la nuit, limitant ainsi les épisodes d’hypoglycémie.
Impacts pratiques pour les personnes atteintes de DT1
Différents types de protéines, qu’elles soient d’origine lactée, carnée ou œuf, ont des vitesses d’absorption variables qui conditionnent l’intensité de la sécrétion de glucagon et la production hépatique de glucose. Plus l’absorption est rapide, plus la glucagonémie augmente via l’action des incrétines, entraînant une hausse de la glycémie postprandiale.
Chez les adolescents atteints de DT1, un repas du soir riche en protéines (25 % de l’apport énergétique) a montré une réduction des épisodes d’hypoglycémie nocturne comparé à un repas plus pauvre en protéines (15 % de l’énergie). Ces observations appuient l’idée que l’apport en protéines, surtout sous forme de lactosérum, pourrait devenir une stratégie efficace pour minimiser les risques d’hypoglycémie nocturne, notamment après un exercice physique ou en cas d’augmentation de la sensibilité à l’insuline.