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Risque de dysthyroïdie après injection de produit iodé aux États-Unis

by Sara
Risque de dysthyroïdie après injection de produit iodé aux États-Unis
États-Unis

Les produits de contraste iodés (PCI) représentent une source fréquente d’excès d’iode dans le cadre médical, notamment lors d’examens radiologiques nécessitant une injection iodée. Une récente étude américaine met en lumière le risque potentiel de dysthyroïdie après l’administration de ces produits, soulignant l’importance d’une vigilance accrue.

Une étude prospective sur les effets des PCI sur la fonction thyroïdienne

Cette recherche longitudinale a suivi 122 patients vétérans aux États-Unis ayant reçu un produit de contraste iodé. Les paramètres mesurés incluaient la fonction thyroïdienne, les anticorps antithyroïdiens ainsi que les marqueurs inflammatoires, évalués au départ, puis à 1 mois, 3 mois, et ensuite tous les 6 mois, jusqu’à 36 mois de suivi.

L’âge médian des participants était de 70 ans, avec une très forte prédominance masculine (98,4 %). Avant l’injection de PCI, 6 patients présentaient déjà une dysthyroïdie infraclinique.

Incidence du dysfonctionnement thyroïdien après PCI

À 18 mois, 11,5 % des patients (14 sur 122) ont développé un dysfonctionnement thyroïdien. Parmi eux :

  • 4,9 % (6 patients) présentaient une hyperthyroïdie, dont un cas manifeste ;
  • 6,6 % (8 patients) avaient une hypothyroïdie infraclinique.

Au dernier suivi, 10 des 20 patients affectés par un dysfonctionnement thyroïdien, qu’il soit nouveau ou préexistant, présentaient une hyperthyroïdie ou une hypothyroïdie infraclinique persistante. Par ailleurs, des variations minimes des hormones thyroïdiennes ont été constatées dans l’ensemble de la cohorte.

Implications et recommandations des chercheurs

Les auteurs de l’étude soulignent qu’un excès durable d’iode induit par l’administration de PCI peut engendrer, bien que rarement, un dysfonctionnement thyroïdien à long terme, même dans des régions où l’apport iodé est globalement suffisant. Ces résultats renforcent la nécessité d’une surveillance ciblée après injection de produit de contraste iodé, notamment chez les patients à risque.

Une vigilance nécessaire face à un risque sous-estimé

Si ces dysthyroïdies induites sont qualifiées de rares, le volume important d’examens avec PCI expose un nombre non négligeable de patients à ce risque. Ce dernier est souvent sous-estimé, voire ignoré, par les radiologues et autres spécialistes utilisant ces produits, tels que les cardiologues, angéiologues ou néphrologues.

Les endocrinologues insistent sur la réalité de ces phénomènes, notamment les effets de Jod-Basedow et Wolff-Chaikoff, qui traduisent des troubles thyroïdiens causés par un excès d’iode. Cette problématique concerne particulièrement les patients âgés et fragiles, population majoritairement exposée aux PCI. Une vigilance accrue s’impose donc pour prévenir et détecter précocement ces dysfonctionnements.

source:https://www.lequotidiendumedecin.fr/specialites/diabetologie-endocrinologie/risque-de-dysthyroidie-apres-injection-de-produit-de-contraste-iode

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