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Dans le contexte professionnel français, l’utilisation d’outils d’intelligence artificielle (IA) générative suscite encore des réticences. Si ces technologies facilitent indéniablement la vie au travail, elles peuvent paradoxalement entacher la réputation des employés qui les adoptent, victimes d’un jugement social négatif.
Un frein social à l’adoption de l’intelligence artificielle au travail
Malgré la multiplication des solutions d’IA conçues pour améliorer la productivité, de nombreux salariés hésitent à partager leur usage de ces outils avec leurs collègues ou supérieurs. Une récente étude menée par l’université Duke révèle l’existence d’une véritable « pénalité sociale » associée à l’utilisation de l’IA générative, notamment celle qui produit des contenus comme des lettres, du code ou d’autres documents.
Les utilisateurs de ces technologies sont souvent perçus comme moins compétents ou moins motivés, un jugement qui s’étend aussi aux candidats lors des processus de recrutement. Cette perception négative oblige certains salariés à dissimuler leur recours à l’IA, par crainte d’être catalogués comme paresseux ou incapables.
Le poids du regard des autres dans l’environnement professionnel
Les chercheurs ont analysé les réactions de 4 400 personnes à travers quatre expériences. Les résultats sont frappants :
- Les employés utilisant des IA génératives anticipent un jugement plus sévère que ceux recourant à des IA non génératives, telles que des outils de surveillance ou d’analyse d’images.
- Dans une mise en situation d’embauche, les managers familiers avec l’IA sont plus enclins à recruter des candidats qui utilisent ces outils, contrairement à ceux qui ne les emploient pas.
- La sanction sociale liée à l’usage de l’IA s’atténue lorsque l’outil est clairement indiqué comme un soutien utile à la tâche et lorsque le manager lui-même intègre l’IA dans ses méthodes.
Vers une meilleure acceptation de l’IA grâce à la transparence et l’exemplarité
Cette étude souligne que l’adoption de l’intelligence artificielle dans le milieu professionnel est freinée non pas par son efficacité, mais par la perception qu’en ont les collaborateurs. La transparence sur son utilisation et l’exemple donné par les responsables hiérarchiques apparaissent essentiels pour lever ces barrières.
Ainsi, en France, la réussite de l’intégration de l’IA au travail dépendra en grande partie de la manière dont cette technologie sera socialement acceptée, au-delà de ses performances techniques.