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Une menace émergente : Candida auris, un champignon résistant
Candida auris, identifié pour la première fois aux États-Unis en 2016, s’est rapidement imposé comme un champignon préoccupant à l’échelle mondiale. Sa capacité à infecter principalement des patients déjà gravement malades et à provoquer des formes sévères de maladie, voire des décès, alerte les professionnels de santé. Chaque année, le nombre de cas déclarés ne cesse d’augmenter, soulignant l’urgence de surveiller et maîtriser sa propagation.
Une résistance inquiétante aux trois principales classes d’antifongiques
Ce champignon se distingue par une résistance notable aux trois grandes classes de médicaments antifongiques, rendant son traitement particulièrement complexe. Selon les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) américains, cette résistance aux antimicrobiens (RA) est un phénomène où les germes acquièrent la capacité de neutraliser les traitements conçus pour les éliminer, y compris les antifongiques.
Cette particularité a conduit les autorités sanitaires à qualifier Candida auris de « menace urgente de résistance aux antimicrobiens », car elle complique drastiquement la prise en charge des infections associées.
Les facteurs aggravants : abus d’antifongiques et environnement
La résistance aux antifongiques de Candida auris se développe progressivement sous l’effet de l’exposition répétée aux traitements, aussi bien en médecine humaine qu’animale, mais également dans les secteurs agricoles et industriels. L’usage excessif ou inapproprié de ces médicaments accélère ce phénomène, alertent les spécialistes.
Ce champignon peut se transmettre facilement au sein des établissements de santé, où les patients vulnérables, notamment ceux avec des systèmes immunitaires affaiblis, sont exposés. Les dispositifs médicaux comme les cathéters, sondes respiratoires ou d’alimentation constituent des portes d’entrée privilégiées pour l’agent pathogène.
Les patients infectés peuvent contaminer leur environnement : barrières de lit, poignées de porte, brassards de tensiomètre, autant de surfaces pouvant héberger Candida auris durant de longues périodes et faciliter sa propagation à d’autres individus.
Infections variées et symptômes associés
Candida auris est capable de provoquer une large gamme d’infections, allant des atteintes superficielles à des cas plus graves, notamment des infections sanguines. Les manifestations cliniques varient selon le site infecté :
- Infection des voies urinaires
- Infection de plaies
- Atteinte des os
Les symptômes sont souvent similaires à ceux d’infections bactériennes classiques, comme la fièvre ou les frissons, et il n’existe pas de signes spécifiques permettant d’identifier facilement une infection à Candida auris.
Sa résistance aux traitements antifongiques signifie que les médicaments habituels peuvent être inefficaces, laissant le champignon se multiplier et compliquer la prise en charge médicale.