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La ville de Nice, reconnue pour ses expérimentations en matière de vidéosurveillance, se trouve à nouveau au cœur d’un conflit avec la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil). La municipalité, dirigée par le maire Christian Estrosi, doit prochainement désactiver un dispositif de vidéosurveillance algorithmique installé devant une partie des écoles de la ville, suite à une décision de la Cnil rendue en mai.
Un dispositif innovant mais controversé
Depuis 2020, Nice a déployé environ 4 500 caméras, dont une partie utilise des algorithmes pour analyser en temps réel les flux vidéos. Ce système ciblaient notamment l’identification automatique de véhicules stationnant plus de cinq minutes aux abords des écoles, sans utiliser la reconnaissance faciale ou le traitement des données personnelles. Selon l’adjoint à la sécurité, ces outils permettent de réduire la nécessité d’un nombre important d’agents sur le terrain.
Les arguments de la ville
Christian Estrosi a vivement dénoncé cette décision, qualifiant l’interdiction de « inadmissible » et affirmant que la ville était dans son droit, soulignant que ces mesures contribuaient à la sécurité des enfants. Le maire a également indiqué son intention de saisir le Conseil d’État pour faire annuler cette décision, en appelant à une modification du cadre réglementaire actuel, qui, selon lui, est obsolète face aux enjeux de sécurité modernes.
Une contestation qui divise
Cette position ne fait pas l’unanimité. La Cnil, pour sa part, insiste sur le fait que l’analyse automatisée doit être limitée pour respecter la vie privée. Elle a rappelé que la législation en vigueur, datant de 1978, n’est pas adaptée aux nouvelles technologies et appelle à une réduction des traitements automatisés sur la voie publique. La Ligue des droits de l’homme (LDH) et une partie de l’opposition municipale critiquent la politique niçoise, la jugeant intrusive et peu efficace.
Perspectives et enjeux
Ce conflit illustre le difficile équilibre entre la modernisation des outils de sécurité et la protection des libertés individuelles. Alors que Nice souhaite continuer ses expérimentations et renforcer sa capacité à gérer les flux et les risques, la question de la législation adaptée à ces nouvelles pratiques reste en suspens. Les décisions futures pourraient définir un précédent pour d’autres villes engagées dans des démarches similaires.