Table of Contents
Insomnie et usage des écrans chez les étudiants : une relation préoccupante
Les troubles du sommeil touchent une large majorité d’étudiants, impactant leur santé mentale, leurs performances académiques ainsi que leur bien-être global. Pourtant, peu de recherches se sont attardées sur les causes spécifiques d’insomnie dans cette tranche d’âge. La Dre Gunnhild Johnsen Hjetland, de l’Institut norvégien de santé publique, a mené une étude approfondie visant à mieux comprendre le lien entre l’utilisation des écrans au moment du coucher et la qualité du sommeil chez les jeunes adultes.
Les résultats révèlent que les étudiants qui passent plus de 4 heures par jour devant un écran présentent un risque accru de 49 % de mettre plus d’une heure à s’endormir, comparativement à ceux qui utilisent les écrans moins d’une heure quotidienne. Ce risque d’insomnie est particulièrement élevé chez ceux qui consultent leurs écrans dans l’heure précédant le coucher.
Un risque d’insomnie augmenté de 59 % lié à l’usage d’écrans en soirée
L’étude met en lumière des chiffres alarmants : chaque heure supplémentaire passée devant un écran après le coucher augmente de 59 % le risque d’insomnie et réduit le temps total de sommeil d’environ 24 minutes. Contrairement aux hypothèses initiales des chercheurs, ce n’est pas le type d’activité réalisée sur l’écran qui influence la qualité du sommeil, mais bien le temps total d’exposition avant de dormir.
Que ce soit regarder un film, faire défiler les réseaux sociaux ou lire un article en ligne, toutes ces activités ont un impact similaire sur le sommeil, provoquant un retard dans l’endormissement et une hausse des troubles nocturnes. La Dre Hjetland explique ce phénomène par le « time displacement » : le temps consacré aux écrans remplace le temps normalement dédié au repos.
Pourquoi les écrans perturbent-ils autant le sommeil ?
L’équipe de recherche identifie quatre mécanismes clés expliquant pourquoi l’exposition aux écrans en soirée nuit à la qualité du sommeil :
- Le temps passé devant un écran empiète directement sur la durée totale de sommeil.
- La lumière bleue émise par les écrans freine la production de mélatonine, l’hormone régulatrice du sommeil, perturbant ainsi l’horloge biologique.
- La stimulation cérébrale provoquée par les contenus vidéos et les interactions sur les réseaux sociaux maintient l’éveil et prolonge le délai d’endormissement.
- Les notifications reçues en soirée interrompent le repos et perturbent les cycles de sommeil profond en maintenant un état d’alerte.
Bien que la causalité directe entre usage des écrans et insomnie ne soit pas formellement établie, la Dre Hjetland recommande d’éviter les écrans au moins 30 à 60 minutes avant d’aller se coucher et suggère de désactiver les notifications pour limiter les interruptions nocturnes.
Une étude majeure sur les habitudes de sommeil des étudiants norvégiens
Cette vaste étude, publiée dans Frontiers in Psychiatry en mars 2025, a analysé les données de 45 202 étudiants âgés de 18 à 28 ans, tous inscrits dans l’enseignement supérieur en Norvège. Ce travail a permis de mettre en lumière les habitudes de sommeil des jeunes adultes, une population souvent sujette aux troubles du sommeil, mais rarement étudiée en profondeur.
Les résultats soulignent l’importance de sensibiliser cette tranche d’âge aux effets négatifs d’une exposition prolongée aux écrans, notamment avant le coucher, afin d’améliorer la qualité du sommeil et prévenir les risques d’insomnie.