La découverte est d’autant plus surprenante qu’elle est totalement inattendue. En évaluant l’efficacité du vaccin contre le zona, un chercheur de l’Université de Stanford aux États-Unis a révélé que ce vaccin pouvait ralentir le déclin cognitif de 20 %.
Plus précisément, les personnes vaccinées avec le vaccin Zostavax — recommandé aux seniors âgés de 65 à 74 ans — présentaient un risque réduit de 20 % de développer une démence au cours des sept années suivantes, comparé à celles non vaccinées. Cette étude menée au Pays de Galles renforce une hypothèse scientifique selon laquelle certains virus, notamment ceux de la famille des herpès virus, pourraient jouer un rôle dans l’apparition de la démence.
Un effet préventif ou retardataire sur la démence
Les chercheurs ont exploité une particularité du programme de vaccination gallois : l’éligibilité au vaccin contre le zona était déterminée strictement en fonction de la date de naissance. Ainsi :
- Les personnes nées avant le 2 septembre 1933 n’étaient jamais éligibles à la vaccination.
- Cependant, celles nées le 2 septembre 1933 ou après pouvaient recevoir le vaccin pendant au moins un an.
Ce système a généré une différence marquée dans le pourcentage de vaccinés : 0,01 % chez ceux juste trop âgés pour être éligibles contre 47,2 % chez ceux légèrement plus jeunes.
En suivant ces deux groupes pendant sept ans, les chercheurs ont pu observer un effet significatif de prévention ou de retardement de la démence, vraisemblablement lié à la vaccination contre le zona. Il est à noter que cet effet protecteur était plus prononcé chez les femmes que chez les hommes.
Quel lien entre le virus de l’herpès et la maladie d’Alzheimer ?
Le virus Herpes simplex de type 1 (HSV-1), responsable de l’herpès labial, reste latent dans le système nerveux après infection et peut se réactiver sous l’effet du stress ou d’une baisse des défenses immunitaires. Plusieurs études ont établi un lien entre ces réactivations et un risque accru de démence.
Les hypothèses scientifiques avancent que :
- Le HSV-1 favoriserait la production et l’accumulation de la protéine bêta-amyloïde, composant majeur des plaques caractéristiques de la maladie d’Alzheimer.
- Les réactivations virales déclencheraient une inflammation cérébrale chronique, un facteur clé dans le développement de la maladie.
La découverte des chercheurs de Stanford ouvre ainsi la voie à de nouvelles stratégies thérapeutiques. La vaccination contre le zona et les traitements antiviraux pourraient devenir des outils prometteurs de prévention contre la maladie d’Alzheimer, notamment chez les personnes porteuses du HSV-1.