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Vivre dans un quartier piétonnier réduit les risques cardiovasculaires

by charles

Les quartiers piétonniers, un atout pour la santé cardiaque

Les bienfaits de la marche pour la santé sont multiples. Elle est reconnue pour réduire les risques d’Alzheimer, d’obésité, de diabète de type 2, ainsi que les maladies cardiovasculaires. Dans cette optique, habiter dans un quartier piétonnier s’avère bénéfique pour le cœur, selon une étude présentée lors du congrès de l’European Society of Cardiology (ESC Preventive Cardiology) qui s’est tenu à Milan en avril.

Les chercheurs ont étudié le lien entre la piétonnisation des quartiers et les risques cardiovasculaires en analysant les données de plus de trois millions de résidents néerlandais âgés de 40 ans et plus, sans antécédents cardiovasculaires au départ de l’étude en 2009. L’âge médian des participants était de 57 ans.

Comment évaluer la piétonisation d’un quartier ?

Pour mesurer le degré de piétonisation, les scientifiques ont pris en compte six critères :

  • La densité de population,
  • Le nombre de commerces et de services accessibles,
  • La mixité d’usage des sols, reflétant la diversité des fonctions dans un même espace,
  • Le nombre d’intersections,
  • La densité des espaces verts,
  • L’étendue des trottoirs.

Sur les onze années de suivi, 21,4 % des participants ont développé une maladie cardiovasculaire, dont 81 600 sont décédés.

Un impact mesurable sur le risque cardiovasculaire

Les résultats montrent que vivre dans un quartier peu piétonnier augmente le risque de maladies cardiovasculaires de 5,1 % par rapport aux quartiers fortement piétonniers. Même les habitants de quartiers initialement peu piétonniers, mais ayant connu une amélioration, présentaient un risque accru de 4,9 % par rapport à ceux résidant dans des zones piétonnisées dès le début de l’étude.

Le Dr Erik Timmermans, auteur de l’étude, explique : « Les adultes exposés à un faible potentiel piétonnier dans le temps présentent un risque plus élevé de maladies cardiovasculaires que ceux vivant dans des quartiers stables à haut potentiel piétonnier ».

Selon lui, concevoir des quartiers accessibles à pied encourage le recours à un transport actif comme la marche, en lieu et place des déplacements motorisés sédentaires. Cela permet d’intégrer plus facilement une activité physique régulière dans la vie quotidienne.

Les bienfaits prouvés de la marche pour le cœur

De nombreuses études confirment les effets positifs de la marche sur la santé cardiovasculaire. En 2013, une publication dans The Lancet révélait que marcher 2 000 pas de plus par jour, soit environ 20 minutes à un rythme modéré, réduit le risque cardiovasculaire de 8 %. Une augmentation à 4 000 pas supplémentaires diminuait ce risque de 16 %.

En 2016, une autre étude dans la revue Creative Nursing montrait que la marche contribue à réduire les facteurs de risque cardiovasculaire à court terme.

Le Professeur François Carré, cardiologue et médecin du sport au CHU de Rennes, souligne : « Nous sommes programmés pour marcher. Chaque pas est bénéfique car il brûle des calories et stimule la libération d’hormones agissant positivement sur différents systèmes de l’organisme. »

Il précise que ces hormones aident notamment à diminuer le stress oxydant, souvent perturbé par des substances toxiques comme les pesticides ou les perturbateurs endocriniens. Pour lui, marcher régulièrement réduit de 25 à 30 % le risque d’infarctus du myocarde et diminue également celui d’accident vasculaire cérébral.

Un enjeu majeur de santé publique

Les maladies cardiovasculaires constituent la première cause de mortalité chez les femmes et les personnes de plus de 65 ans en France. Chaque jour, environ 200 femmes succombent à une pathologie cardiovasculaire dans le pays.

Cette étude souligne l’importance d’un environnement urbain favorable à la marche pour prévenir ces maladies et améliorer la santé publique.

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