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La semaine dernière, l’action en bourse de la société Worldline, spécialiste des paiements en ligne, a connu une chute spectaculaire de près de 40 %. Ce plongeon n’est pas attribuable à des résultats financiers décevants, mais à une enquête explosive menée par un consortium de journalistes européens.
Que reproche-t-on à Worldline ?
Le spécialiste français des paiements aurait fermé les yeux pendant plus de dix ans sur des clients particulièrement sulfureux. La liste des activités de ces clients est préoccupante, incluant des casinos illégaux, des sites pornographiques controversés, des acteurs du blanchiment d’argent, ainsi que des activités liées à la prostitution.
Des détails accablants et glaçants
Les révélations de l’enquête, nommée « Dirty Payments », sont particulièrement inquiétantes :
- Un commercial de Worldline aurait été informé dès 2018 d’une fraude au cannabis d’un de ses clients, sans réagir.
- Un logiciel de paiement interne, conçu pour les sites de jeux d’argent, aurait permis à plus de cent sites interdits de continuer à fonctionner.
- Au moins dix sites liés à la prostitution auraient eu accès aux services de paiement de Worldline, en contradiction avec les règles internes de l’entreprise.
La réaction de la société face à ces révélations fracassantes
En réponse à ces allégations, l’entreprise a déclaré avoir changé de cap en 2023, sous la pression du régulateur allemand. Selon Worldline, elle a nettoyé son portefeuille de clients à haut risque et mis fin à des relations jugées non conformes, ce qui pourrait représenter des revenus s’élevant à 130 millions d’euros.
Cependant, pour les marchés financiers, les dommages sont déjà faits. Les investisseurs craignent des sanctions possibles, une rupture avec des partenaires comme Visa et Mastercard, ainsi que des départs massifs parmi les clients, les partenaires et les employés.