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Alzheimer : le risque de transmission paternelle révélé par une étude

by charles

Si les femmes sont plus souvent touchées que les hommes par la maladie d’Alzheimer, représentant près de 60 % des cas, une étude récente vient bouleverser certaines idées reçues. En effet, elle révèle qu’avoir un père atteint de cette maladie augmente significativement le risque de déclin cognitif. Jusqu’à présent, les recherches privilégiaient une transmission génétique maternelle.

La maladie d’Alzheimer et les pathologies apparentées concernaient en 2024 environ 1,3 million de personnes, selon la Fondation Recherche Alzheimer. Cette forme de démence impacte la mémoire, le raisonnement, le langage et l’orientation spatiale. Elle est caractérisée par une accumulation anormale de protéines Tau dans le cerveau ainsi que par la formation de plaques d’amyloïde entre les neurones. Progressivement, le patient perd toute autonomie. La maladie résulte d’une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux, et il est estimé qu’environ 45 % des cas pourraient être évités grâce à une prévention adaptée.

Avoir un père malade et être une femme, facteurs majeurs du risque

Dans le but d’identifier les facteurs favorisant la survenue de la maladie d’Alzheimer, des chercheurs de l’Université de Montréal ont mené une étude publiée le 9 avril 2025 dans la revue Neurology. Cette recherche s’est intéressée à l’influence du genre des parents malades et du genre des individus eux-mêmes.

Les scientifiques ont recruté 243 participants âgés en moyenne de 68 ans, dont au moins un parent ou deux membres de la fratrie souffraient de cette forme de démence. Au début de l’étude, aucun d’entre eux ne présentait de troubles cognitifs. Leur état a été suivi sur une période d’environ sept ans.

Durant ce suivi, 71 participants ont développé des troubles de la mémoire et d’autres signes de déclin cognitif, annonciateurs de la maladie d’Alzheimer. Des examens d’imagerie ont également révélé une accumulation plus importante de protéines Tau dans leur cerveau.

Les résultats montrent clairement que deux facteurs principaux augmentent le risque de déclin cognitif et d’apparition des marqueurs biologiques de la maladie :

  • avoir un père atteint d’Alzheimer,
  • être une femme.

Ces marqueurs incluent la protéine Tau et les plaques d’amyloïde.

Des découvertes inattendues sur la transmission paternelle

La docteure Sylvia Villeneuve, co-auteure de l’étude et chercheuse à l’Université de Montréal, explique : « Nous avons été surpris de constater que les personnes dont le père était atteint de la maladie d’Alzheimer étaient plus vulnérables à la propagation de la protéine Tau dans le cerveau. Nous pensions initialement que les changements cérébraux seraient plus importants chez les personnes ayant une mère atteinte. »

Cette nouvelle hypothèse semble contredire une étude publiée en juin 2024 dans la revue JAMA Neurology, qui, basée sur plus de 4000 participants, concluait que le risque augmentait surtout lorsque la mère développait la maladie tardivement. Selon cette précédente recherche, la transmission paternelle n’entraînait pas le même risque accru.

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