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Controverse en Croatie : un concert géant aux symboles nationalistes et fascistes

by charles
Croatie

Énorme concert en Croatie : un rassemblement polémique aux symboles nationalistes et à la mémoire controversée

Ce week-end, la Croatie a été témoin d’un événement qui a suscité une controverse internationale : un concert géant du chanteur croate Marko Perkovic, alias Thompson, réunissant environ 450 000 spectateurs. Bien que l’événement ait attiré une foule record, il a également ravivé les débats sur la mémoire historique et l’extrémisme en Europe.

Ce concert, organisé à l’hippodrome de Zagreb, a été marqué par l’utilisation massive de symboles et de slogans associés à l’idéologie oustachie, notamment le salut « Za Dom – Spremni » (« Pour la patrie – Prêts ! »). Cette salutation était autrefois utilisée par l’unité paramilitaire HOS durant la guerre des années 1990, et son usage lors du spectacle a été vivement critiqué par de nombreux acteurs politiques et ONG.

Public lors du concert en Croatie

Le chanteur, reconnu comme une icône de l’extrême droite et interdit dans plusieurs pays pour ses sympathies pour le régime fasciste oustachie durant la Seconde Guerre mondiale, a interprété une de ses chansons phares en début de spectacle. La foule a repris en chœur le slogan, ce qui a provoqué une vive polémique, certains dénonçant une glorification de l’idéologie nationaliste et fasciste.

Une réaction internationale et politique divisée

La présence du Premier ministre croate, Andrej Plenkovic, à la répétition générale, et les photos prises avec le chanteur ont choqué une partie de l’opposition et des représentants de la société civile. Les ONG, notamment l’Initiative des jeunes pour les droits de l’homme, ont dénoncé un « rassemblement pro-fasciste » considéré comme le plus grand en Europe depuis la Deuxième Guerre mondiale. Elles y voient une attaque directe contre les valeurs européennes de tolérance et de respect des mémoires historiques.

« Il s’agit d’un message dangereux et haineux, qui bénéficie d’un soutien implicite au plus haut niveau du gouvernement croate », ont affirmé ces ONG.

De leur côté, certains responsables politiques croates, comme le ministre de l’Intérieur Davor Bozinovic, ont tenté de minimiser l’incident, parlant d’un rassemblement patriotique et rejetant toute idée d’extrémisme. Cependant, la majorité de l’opposition et plusieurs pays voisins ont exprimé leur inquiétude concernant la montée de la tolérance envers le passé fasciste du pays.

Une histoire lourde et une tolérance croissante au passé odieux

La Croatie, membre de l’Union européenne, continue d’être confrontée à la difficile gestion de son héritage historique. Le régime oustachi, fidèle à Hitler et Mussolini, avait instauré un gouvernement collaborant avec l’Allemagne nazie, perpétrant de nombreux massacres contre les Serbes, Juifs, Roms et opposants antifascistes dans des camps de concentration. Le fait que cet héritage, encore mal affronté, soit réhabilité dans certains cercles est perçu comme une menace pour les valeurs démocratiques en Europe.

Le contexte actuel se veut l’expression d’un certain laxisme officiel face à l’utilisation de symboles proscrits, ce qui contribue à une montée de l’idéologie nationaliste, favorisant ainsi la revision de l’histoire. La polémique autour de ce concert reflète les divisions persistantes sur la mémoire collective et le respect des valeurs de paix et de tolérance.

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