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Au cœur de la brousse kenyane, une équipe de vétérinaires se mobilise pour sauver les derniers rhinocéros blancs du Nord. L’opération de prélèvement d’ovules sur des animaux pesant plus de deux tonnes est une tâche complexe et délicate, orchestrée par des experts de BioRescue, un consortium dédié à la conservation de cette espèce menacée.
Une mission délicate
Le chercheur vétérinaire Thomas Hildebrandt, son assistante Susanne Holtze, les anesthésistes vétérinaires Frank Göritz et Julia Bohner, ainsi que leurs collègues kényans, travaillent sans relâche. L’opération nécessite plusieurs heures de concentration, dont deux pour l’anesthésie. Dans la réserve d’Ol Pejeta, la femelle rhinocéros Fatu et sa mère Najin sont surveillées en permanence par une équipe de gardes.
Accompagnées de Tauwa, une femelle rhinocéros blanc du Sud, Fatu et Najin représentent l’espoir de préserver l’espèce, car ces dernières ne peuvent plus porter d’enfants. Les autres femelles rhinocéros blancs du Sud, qui sont un peu plus grandes et poilues, serviront de mères porteuses pour les embryons.
Une sarbacane pour anesthésier
« Contrairement aux rhinocéros noirs qui sont solitaires, les rhinocéros blancs sont des animaux sociaux », explique Zacharia Mutai. L’anesthésie doit donc également comprendre Tauwa pour éviter que la séparation ne cause trop de stress. Julia Bohner s’occupe de cette étape cruciale.
Avec une sarbacane de deux mètres, Frank Göritz prépare l’anesthésie. Après avoir tiré la fléchette anesthésiante, Tauwa s’endort rapidement, suivie de Fatu. Ces préparatifs témoignent de l’importance de la précision et de la délicatesse dans cette intervention chirurgicale.
La course contre l’âge
Les rhinocéros blancs du Nord sont dans une situation critique. Najin, 36 ans, et Fatu, 25 ans, ne peuvent plus porter d’enfants. L’espérance de vie des rhinocéros blancs étant d’environ 40 ans, l’équipe de BioRescue ressent une pression croissante pour agir rapidement. Les techniques de reproduction avancées, telles que la fécondation in vitro et l’utilisation de cellules souches, sont envisagées pour préserver la diversité génétique.
Thomas Hildebrandt souligne l’urgence de la situation en précisant : « Nous aimerions obtenir des bébés avant que Najin et Fatu ne disparaissent. » L’objectif est de permettre aux mères porteuses de porter des petits de leurs cousines du Nord.
Défis de l’anesthésie
Le processus d’anesthésie est critique. Frank Göritz a mis au point un protocole d’anesthésie moins risqué que ceux utilisés traditionnellement. Cela nécessite une surveillance constante pour éviter tout incident avec un animal aussi imposant que Fatu.
Collecte des ovules
Après une préparation méticuleuse, les vétérinaires commencent la collecte des ovules. Utilisant des techniques innovantes, ils parviennent à récolter un nombre significatif de follicules, essentiels pour la reproduction des rhinocéros blancs du Nord. Susanne Holtze joue un rôle clé dans cette étape, en manipulant les équipements avec précision.
Un marathon pour l’avenir
Les ovocytes récupérés seront transportés avec soin pour être fécondés. Cela représente un défi logistique majeur, nécessitant le respect de délais stricts pour garantir la viabilité des ovules. L’équipe espère que cette initiative permettra de contrer la menace d’extinction pesant sur les rhinocéros blancs du Nord.
Espoirs de désextinction
Les vétérinaires de BioRescue estiment qu’ils pourraient produire une dizaine de bébés rhinocéros. Grâce aux efforts de préservation, le nombre de rhinocéros blancs du Sud a énormément augmenté, passant de quelques dizaines à 18 000 individus. Des mesures similaires pourraient être mises en place pour les rhinocéros blancs du Nord.